InFOrmation syndicale

15 AU 19 AVRIL STAGE "COMITÉ SOCIAL ET ÉCONOMIQUE" --- 1er MAI "JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE DES TRAVAILLEURS" À 10H30 PLACE DE BRETAGNE AVEC FO CGT FSU SOLIDAIRES --- 22 AU 24 MAI STAGE "JE NÉGOCIE" --- 28 AU 30 MAI STAGE "CONNAÎTRE SES DROITS" --- ...

24 janvier 2011

2011, ACTE 1

17 décembre 2010, un jeune diplômé, au chômage comme des milliers d’autres jeunes tunisiens, s’immole par le feu devant la Préfecture de Sidi Bouzid. Contraint pour survivre à vendre quelques fruits et légumes, il voulait par ce geste dramatique protester contre la confiscation de sa marchandise par la police.

Un mois plus tard, la poussée révolutionnaire du peuple tunisien contraint le président Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans et soutenu par tous les gouvernements et toutes les institution internationales, à s’enfuir honteusement.

Après les grèves et les manifestations de cet automne, en Irlande, en Grèce, Espagne, au Portugal et bien sûr en France, les travailleurs du Maghreb et du Moyen Orient, confrontés à la même politique imposé par le FMI prennent le relais. Une fois encore il est démontré que la lutte des classes est internationale même si les formes sont nationales.

Il est également confirmé que souvent c’est l’accessoire qui exprime le nécessaire. Combien de fois dans l’Histoire, les plus grands bouleversements trouvent leurs origines dans des incidents apparemment secondaires, même quand ils sont dramatiques. On sait par exemple que la Révolution russe trouve son origine dans la révolte des marins du cuirassé Potemkine à qui l’on servait de la viande avariée.

Incontestablement, la décomposition du système capitaliste crée une situation qui pousse les peuples à la révolte.

Il y aura certainement d’autres Tunisie.

Personne ne peut savoir ni où, ni comment, mais les peuples, les travailleurs n’accepteront plus cette politique qui débouche partout sur plus de chômage et de misère.

En Tunisie, l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT), en appelant à la grève générale, a pris une place déterminante dans la victoire contre le gouvernement.

En Europe, l’Union européenne, poussée par le FMI, impose à tous les gouvernements des plans d’extrême rigueur. Sans exception, tous les gouvernements se plient lâchement à ces oukases.

Dans tous les pays, les conquêtes des travailleurs sont menacées. Nos systèmes de protection sociale sont pillés, nos salaires sont bloqués quand ils ne sont pas baissés brutalement comme en Irlande.

Pour sauver l’€uro, les gouvernements sont sommés d’appliquer les critères de convergences du Traité de Maastricht et d’aller encore plus loin dans la politique de privatisation des services publics et dans les délocalisations qui conduisent à toujours plus de chômage.

Dans tous les pays de l’Union européenne les travailleurs ont montré leur capacité à se mobiliser.

En France, les grèves et manifestations de l’automne 2010 ont été massives. Pourtant, contrairement à la Tunisie, elles n’ont pas suffit pour obtenir le retrait du Plan Fillon. Comme dans les autres pays, elles se sont, pour l’instant heurtées à une Confédération Européenne des Syndicats (CES) qui approuve les mesures prises par l’Union européenne.

En France, la CGT et la CFDT, devenues les meilleurs soutiens de la CES, ont organisé savamment l’échec du mouvement en multipliant les manifestations stériles et en refusant systématiquement d’appeler à la grève.

Notons que les mêmes soutiennent aujourd'hui la grève... mais en Tunisie.

Seule notre Confédération a pris ses responsabilités en refusant le diktat d’une « intersyndicale » aux ordres et en proposant jusqu’au bout l’appel à la grève.

Certes, pour l’instant, grâce à ces complicités, et uniquement de ce fait, les gouvernements sont parvenus à leurs fins. Mais, l’Union européenne aurait tort de triompher trop vite.

De nombreux militants, de toutes les organisations, ont tiré les leçons de ces événements.
Quel sera demain l’incident (aléatoire) qui mettra le feu aux poudres ?
Dans quel pays, la classe ouvrière reprendra le combat pour conduire à la victoire ?
Nul ne le sait !
Ce que nous savons, c’est que la classe ouvrière a besoin pour gagner d’une organisation libre et indépendante. En France, nous avons notre CGT-FORCE OUVRIERE. En Europe, elle reste à construire.

A quelques semaines de notre Congrès, ces questions fondamentales sont naturellement au cœur de nos débats.

Vive la classe ouvrière tunisienne!
Vive la lutte internationale des travailleurs !


Edito de Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique
Paru dans l'Ouest-Syndicaliste 583