InFOrmation syndicale

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30 mai 2011

REVENDIQUER UNE AUTRE EUROPE

Pendant trois jours et demi s’est tenu à Athènes le congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES)[ vidéo : CES: LES TRAVAILLEURS PAIENT LE PRIX DE LA CRISE FINANCIERE ]

Le choix d’Athènes n’était pas anodin. Comme l’ont expliqué nos camarades grecs, les travailleurs y subissent de plein fouet et lourdement les conséquences des plans d’austérité imposés par l’Union européenne, le FMI et la BCE: chômage, baisse de salaires, privatisations et recul des droits sociaux sont au programme.

Lors du précédent congrès à Séville en 2007, à l’occasion du débat sur le rapport d’activité, des tensions étaient apparues sur le traité constitutionnel et nous avions été de ceux qui avaient fermement critiqué la logique néolibérale du pacte de stabilité et de croissance qui place les droits sociaux en variable d’ajustement des dogmes économiques libéraux.

Depuis, la crise du système capitaliste a éclaté et la décision récente des gouvernements européens de renforcer l’austérité avec ce qu’ils appellent le «pacte euro plus» a été massivement rejetée et condamnée par le congrès, qui a réaffirmé la nécessité d’augmenter les salaires, de combattre le chômage, de préserver les services publics, de mettre en place une taxe sur les transactions financières.

De même, le congrès exige une révision de la directive détachement qui sert aujourd’hui à favoriser le dumping social et salarial.

De fait, la crise et ses conséquences conduisent à une plus grande combativité. Dans tous les pays, à des degrés divers, l’austérité est en place, allant jusqu’à remettre en cause la liberté de négociation. C’est le cas en France, comme je l’ai expliqué à la tribune du congrès à Athènes, avec la volonté du gouvernement et du président de la République de modifier la Constitution pour y graver dans le marbre le zéro déficit, ce qui conduirait notamment à contraindre les négociations pour les régimes paritaires.

Aujourd’hui, si l’Europe est de plus en plus impopulaire, c’est bien parce qu’elle est restrictive, qu’elle suit la doctrine du capitalisme libéral, qu’elle est génératrice de chômage, de précarité et d’inégalités croissantes.

C’est d’ailleurs pourquoi mobiliser pour l’Europe sociale c’est revendiquer une autre Europe, avec d’autres modalités, une Europe facteur de progrès social. C’est le sens de la revendication de clause sociale dans les traités.

Cela exige des syndicats au niveau européen, donc de la CES, une combativité, une fermeté et une détermination.

Comme je l’ai encore indiqué à Athènes, nous n’avons pas le droit d’hésiter.

Le congrès d’Athènes a montré que la CES prenait ce chemin, un chemin que pour notre part nous avions déjà pris depuis longtemps. Il s’agit maintenant de ne pas s’arrêter en route.
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Edito de Jean-Claude MAILLY - FO Hebdo 2989