InFOrmation syndicale

1er MAI "JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE DES TRAVAILLEURS" À 10H30 PLACE DE BRETAGNE AVEC FO CGT FSU SOLIDAIRES --- 22 AU 24 MAI STAGE "JE NÉGOCIE" --- 28 AU 30 MAI STAGE "CONNAÎTRE SES DROITS" --- ...

09 février 2012

EUROPE: REMETTRE LA MONNAIE A SA PLACE

Après le sommet européen de début décembre 2011, le sommet du 30 janvier a confirmé la volonté d’ancrer la construction européenne dans une logique d’orthodoxie budgétaire et d’austérité. Sous la pression du gouvernement allemand, les pays européens, dont le gouvernement français, acceptent la trajectoire de réduction accentuée des déficits publics pour la mise en œuvre de programmes d’austérité. Et, puisque la confiance ne règne pas, il faut s’assurer que les trajectoires seront bien respectées en inscrivant dans chaque pays – de manière constitutionnelle ou quasi constitutionnelle – la fameuse règle d’or et en instaurant un système de sanction financière automatique. L’austérité acquiert ainsi une valeur constitutionnelle, l’emploi, les salaires, les conditions de travail et de vie étant de plus en plus les variables d’ajustement de politiques économiques rigides destinées à satisfaire les rentiers. En d’autres termes, l’austérité est préférée à la vie des peuples.

C’est une logique suicidaire sur le plan économique, social et démocratique. Aucune leçon n’a encore été tirée quant aux erreurs et mensonges manifestes sur les modalités de la construction européenne. Tout se passe comme si, tout en reconnaissant que les modalités de la mise en place de l’euro étaient mauvaises, on considère aujourd’hui qu’on n’a plus d’autre choix que de continuer les mêmes erreurs.

Qu’on me comprenne bien, il ne s’agit pas de remettre en cause l’euro, mais de remettre la monnaie à sa place: celle d’un instrument au service d’une politique économique et sociale de progrès. Il est grand temps que l’Union européenne se mette au service des travailleurs et du progrès social. Ce qui suppose effectivement de rompre avec les modalités actuelles de la construction européenne.

L’inscription dans le marbre de l’austérité ne peut que conduire à la récession, au chômage, à l’accroissement des inégalités et à la remise en cause possible de la démocratie.

Aujourd’hui, cette logique commence à atteindre des sommets en Grèce où la troïka se montre de plus en plus exigeante pour mettre à genoux le peuple grec.

Ce n’est pas pour le plaisir de souligner que nous avions raison, mais cela fait des années que, tout en étant européens, nous contestons fortement les modalités de la construction européenne, uniquement guidée par le capitalisme libéral et l’illusion dangereuse de la concurrence pure et parfaite.

C’est aussi pourquoi nous nous inscrivons dans la journée décidée par la CES – le 29 février – pour contester l’austérité et exiger une politique basée sur l’emploi et la justice sociale. Des initiatives auront lieu de manière diverse dans les différents pays. En France, Force Ouvrière ne s’associera pas aux manifestations voulues par la CGT, qui entend convoquer une «intersyndicale».

La CGT, au moins ses dirigeants, a décidé de s’inscrire dans la campagne électorale présidentielle en commençant à donner des consignes de vote. Ce n’est pas notre façon de concevoir le syndicalisme libre et indépendant.

J’ajoute qu’en matière d’élections politiques, nous n’avons pas à nous ériger en directeur de conscience. Les salariés voteront dans le secret de l’isoloir en tant que citoyens majeurs.

Nous restons sur le terrain syndical, celui de la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs, quels que soient les employeurs et le gouvernement. En démocratie, cela exige l’indépendance syndicale.

Nous nous inscrivons donc, à notre manière, dans le 29 février, en confectionnant et en faisant distribuer un tract et en envoyant une délégation à Bruxelles en cas de rassemblement ou de manifestation. Et sous peu, une lettre argumentaire rappelant l’essentiel de nos revendications sera rendue publique.

Être indépendant, c’est notamment ne pas donner de consigne de vote, mais les revendications continuent, y compris pendant les périodes électorales.