InFOrmation syndicale

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09 mai 2012

HOLD-UP SUR L'HÔPITAL !

La RGPP tue ! La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), ses mesures et ses conséquences, comme la loi Hôpital Patients Santé et Territoires (HPST) et la création des Agences Régionales de Santé (ARS) modifient considérablement l’organisation de l’offre de soins depuis quelques années.

Ces mesures entraînent la fermeture de pans entiers de services et de blocs, la fusion et le changement de vocations d’établissements, et portent atteinte à l’organisation du système de Sécurité Sociale et de l’assurance maladie. La démarche commerciale dans laquelle les établissements sont désormais engagés de force impose de gérer les pathologies des patients selon «leurs caractères rentables», de diminuer de manière arbitraire le temps d’hospitalisation, de faire payer de plus en plus d’actes directement par le «client», à savoir le patient.

L’ensemble des acteurs de la santé publique ont été contraints de rentrer dans une logique exclusivement économique et comptable, au détriment des patients.

Les Agences Régionales de Santé (ARS) qui regroupent tous les anciens services en charge de la santé à l’État et de l’assurance maladie sont des «super-préfets sanitaires» en charge de répercuter la pression budgétaire à l’échelle de chaque région. À chaque loi de financement de la Sécurité Sociale, l’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) est systématiquement sous-évalué: 2,8 % en 2012 contre 3,3 % en 2009. Les ARS qui fixent la déclinaison régionale de l’ONDAM remettent en cause le caractère national et égalitaire de notre système de santé républicain et des droits aux soins.

20 000 suppressions de postes en 2009/2010 !

La conséquence directe de cette gestion exclusivement budgétaire est la suppression massive de postes, plus de 20 000 dans les hôpitaux en 2009 et 2010 !

La diminution de l’offre de soin est aussi réalisée par la suppression de services. En dessous du seuil de 1500 séjours annuels pour les services de chirurgie et de 100 séjours d’activité en chirurgie gynécologique, les blocs devront fermer (presque 200 blocs sont potentiellement touchés en France). De même, plusieurs dizaines de milliers de lits sont supprimés des hôpitaux pour répondre à ces contraintes économiques.

Cette gestion de la santé publique entraîne en particulier un éloignement géographique des lieux de soins. Comme l’indique une représentante des élus de montagne : «on accouche de plus en plus souvent dans les ambulances».

Enfin, les conditions de travail du personnel, soignant et non soignant, sont extraordinairement dégradées. Dans les hôpitaux français, les absences pour raison de santé sont en hausse constante depuis 2007 (+ 6% en 3 ans). Entre 2007 et 2010, les accidents du travail (service + trajet + maladie professionnelle) ont augmenté de 10%. Ces chiffres traduisent les contraintes physiques et morales des agents. Pourtant la Haute Autorité de Santé (HAS) a reconnu en 2010 que des bonnes conditions de travail des personnels hospitaliers conditionnaient la qualité des soins !

Avec cette logique comptable de la santé, les patients doivent payer plus pour se faire soigner avec une création puis une augmentation du forfait hospitalier désormais à 18 euros !

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La "Cité sanitaire" nazairienne, banc d'essai national de la privatisation hospitalière

La Cité Sanitaire de St Nazaire va bientôt ouvrir ses portes. Née de la fusion d’une clinique et du Centre Hospitalier, cette entité nouvelle va acquitter un loyer de 20 Millions d’euros annuel au groupe Eiffage, selon la procédure identique à celle mise en place pour l’Hôpital Sud-Francilien.

Le service public ne peut plus se financer. Alors ce sont les constructeurs et leurs banques «qui rendent ce service à la Nation».

Le syndicat FO des hospitaliers de Saint Nazaire dénonce cette opération financée par le secteur privé, et qui coûte beaucoup plus cher qu’un financement public.

Après guerre, c'est la Sécurité Sociale qui finançait la construction des hôpitaux, ce que le législateur interdit aujourd'hui à la grande satisfaction des groupes et banques privées.

Au delà de l’opération juteuse pour Eiffage, le syndicat FO craint pour les conditions de travail des agents. Il revendique donc des gardes fous afin de maintenir les effectifs et une organisation du travail qui préservent des soins de qualité.

La nouvelle cité sanitaire, c'est 20 millions de loyers versés pendant 35 ans au groupe Eiffage (sans le loyer de maintenance) soit 700 millions de loyers avec un coût de la construction évalué à près de 300 millions d'euros.

Force Ouvrière demande en conséquence la dénonciation du bail emphytéotique hospitalier nazairien, à l'instar, pour leur propre établissement, des syndicats et des administrateurs de l’Hôpital Sud-Francilien.
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Le quotidien des personnels soignants et des malades... Exemples parmi d'autres

Hôpital de St-Nazaire

Lors du conflit du printemps dernier à l'hôpital de Saint Nazaire, les agents en grève constataient une augmentation de 40% des entrées en 10 ans sans augmentation d’effectif avec des conséquences dramatiques :
  • des personnes qui restent parfois plus de six heures aux urgences sur des brancards faute de lits.
  •  des soignants qui travaillent avec des oeillères pour ne pas voir, ne pas entendre les demandes «à boire!», «à manger!», «un urinal (ou un bassin) !».
  • des soignants qui doivent faire des choix inconcevables entre plusieurs urgences vitales".


EHPAD : repas et toilettes au lance-pierres pour les vieillards

Le degré de civilisation est reconnu à la façon dont les personnes âgées sont prises en charge.

Le tarif d’un EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) , c’est au minimum 1500 euros dans le public.

Le ratio actuel dans les EHPAD est de 0,58 salarié pour un malade âgé. C’est le taux le plus bas d’Europe. En Allemagne, en Belgique, en Suisse? il est de 1 à 1,4.

Dans ces conditions, et suivant les établissements, les professionnels consacrent entre 4 et 8 minutes à la toilette d’une personne âgée (souvent incontinente ou démente).

Les repas, pour ceux qui ne peuvent manger seuls, sont donnés au lance-pierres, et très tôt le soir. Une des conséquences : un état de dénutrition, car la période de jeûne nocturne est trop longue.


Psychiatrie

125 000 lits ont été fermés en 30 ans ! La formation spécifique d’infirmier en psychiatrie a disparu et le manque de personnel qualifié est évident !

Les chiffres sont terribles : 30 à 50 % des personnes sans domicile fixe (SDF) sont atteintes de très graves maladies psychiques : schizophrénie ou troubles bipolaires sévères.

Les personnes sont très souvent livrées à elles-mêmes, sans soins et souvent atteintes d'alcoolisme et de toxicomanie. «Or, on sait aujourd'hui que ces trois facteurs multiplient par huit le risque de délinquance et de criminalité avec des conséquences graves, d'abord pour ces malades eux-mêmes, mais aussi pour les autres», explique le professeur Jean-Pierre Olier, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne à Paris, qui se refuse pourtant à stigmatiser cette population.

«À condition qu'il soit correctement soigné et pris en charge, un schizophrène n'est pas plus dangereux qu'une personne que l'on pourrait qualifier de normale», poursuit-il.