InFOrmation syndicale

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20 février 2013

NE PAS RAJOUTER DE L’AUSTÉRITÉ À LA RIGUEUR

Éditorial de Jean-Claude Mailly

Il y a longtemps que nous expliquons que les 3% de déficit budgétaire ne seront pas respectés en 2013 et que cette norme dogmatique est dangereuse. Après la remise du rapport de la Cour des comptes, le gouvernement vient d’annoncer que les 3% ne seront effectivement pas atteints en 2013. Mais, ajoute-t-il tout de suite, le 0% sera atteint en 2016 et nous ne changerons rien dans la trajectoire. Traduction: il va falloir accentuer l’austérité pour respecter les critères de Maastricht, les traités européens (dont le TSCG) et les exigences allemandes.

Au moment de l’adoption du pacte budgétaire européen (le TSCG), nous avons –ainsi que la Confédération européenne des syndicats– marqué notre opposition et dénoncé les dangers sociaux, économiques et démocratiques de ce traité.

Après avoir massivement aidé les banques au début de la crise et accru ainsi l’endettement, les pays européens se sont lancés ou se sont vu imposer des cures sévères d’austérité. C’est particulièrement le cas en Grèce, en Espagne ou au Portugal, où actuellement le gouvernement vend ce qu’on appelle les «bijoux de famille» en privatisant à tout va et où la condition des salariés s’aggrave.

Quand le pacte de croissance a été adopté conjointement au traité non renégocié, nous avons expliqué qu’il ne s’agissait pas de 120 milliards d’euros, mais de 10 milliards nouveaux sur le plan européen, ce qui est une goutte d’eau.

Le dernier budget européen adopté récemment par les gouvernements (dans l’attente du verdict du Parlement européen) le confirme: c’est un budget de diminution, un budget d’austérité qui pénalisera en particulier les investissements d’infrastructures et d’avenir.

En France, après avoir augmenté les impôts et réduit les dépenses, l’heure est aussi au serrage de boulon. Dans la lettre adressée aux ministres pour préparer les budgets 2014-2015, il est annoncé des «économies très ambitieuses», ce qui signifie une diminution des dépenses. Cela signifie aussi qu’on risque d’ajouter de l’austérité à la rigueur. Déjà l’année 2012 s’est difficilement terminée avec une croissance économique nulle, des investissements et des exportations en berne, une consommation à la traîne et un chômage en forte hausse. C’est cela, concrètement, la conséquence d’une politique économique d’austérité.

De ce point de vue, l’accord national interprofessionnel du 11 janvier –salué par les milieux financiers et la Commission européenne– est un accord d’accompagnement de cette politique économique visant à faire payer au plus grand nombre les erreurs et frasques de quelques-uns.

Cela ne fait que justifier pleinement notre appel à manifester le 5 mars prochain. Tout le monde doit faire face à ses responsabilités et les choses doivent être dites et faites.