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19 septembre 2013

Grève - LES SALARIÉS DES FAST-FOODS AMÉRICAINS METTENT LES PIEDS DANS LE PLAT

Emplois précaires et sous-payés: la reprise américaine ne donne pas de quoi vivre.
Ils ne gagnent même pas de quoi passer au-dessus du seuil de pauvreté, occupent des emplois précaires et n’ont pas le droit de se syndiquer. Pourtant, ils étaient en grève le 29 août, à New York, Détroit, Los Angeles, Chicago, Boston... Des milliers d’employés de chaînes de restauration rapide (McDonald’s, Pizza Hut, KFC, Wendy’s...) ont cessé le travail dans une soixantaine de villes des États-Unis pour revendiquer d’être payés au minimum 15 dollar l’heure (11,39 euros) et de pouvoir se syndiquer.


L’UN DES SALAIRES MINIMA LES PLUS FAIBLES DES PAYS INDUSTRIALISÉS
À l’heure actuelle, beaucoup gagnent 7,25 dollars l’heure (5,60 euros), soit le salaire minimum fixé au niveau fédéral. Le mouvement, qui avait démarré dans la seule ville de New York en novembre 2012 avec seulement 200 grévistes, n’a cessé de prendre de l’ampleur. En juillet dernier déjà, une journée de grève avait concerné sept grandes villes américaines. «La plupart de ces employés ont des enfants. Leur salaire médian, y compris dans des positions d’encadrement, est de 9,08 dollars l’heure au maximum (6,89 euros ), soit bien en dessous du seuil de pauvreté, quand ils ont la chance de travailler quarante heures hebdomadaires», explique Mary Kay Henry, représentante du syndicat SEIU (Services Employees International Union), qui a apporté son soutien aux grévistes. «Ce ne sont plus, comme dans le passé, des adolescents», a-t-elle souligné. Et pour cause.

Les créations d’emplois dans les services (restauration, distribution, hôtellerie...) représentent 43% du total des créations d’emplois de ces deux dernières années. Beaucoup des salariés des fast-foods sont aujourd’hui d’anciens salariés de l’industrie, licenciés pendant la crise. Leur grève lève ainsi le voile sur les limites de la reprise économique américaine: les nouveaux emplois ne donnent pas de quoi vivre.

Elle met du même coup en exergue la faiblesse du salaire minimum américain, l’un des plus bas des pays industrialisés. Selon la confédération AFL-CIO, qui vient de lancer une campagne pour une première augmentation à 10,10 dollars l’heure (7,67 euros), il ne représente plus que 38% du salaire moyen dans le secteur privé contre 50% dans les années 1960. Le Congrès a voté son augmentation en 2007, le faisant grimper de 2,10 dollars (1,59 euro) par heure à 7,25 dollars (5,60 euros). Mais, souligne l’AFL-CIO, pour qu’il ait le même pouvoir d’achat qu’en 1968, il aurait dû atteindre plus de 10 dollars par heure (7,59 euros)en 2011.

Le secrétaire au travail, Thomas E. Perez, a déclaré que la grève des employés des fast-foods illustrait une évidence: les salaires doivent augmenter. Selon des chiffres publiés par le New York Times à la suite de ce conflit, le salaire moyen dans le secteur privé n’a progressé que de 5% entre 1979 et 2012, alors que la productivité augmentait de 75%. Le président Barack Obama a plus d’une fois déclaré qu’il était favorable à un salaire minimum de 9 dollars (6,83 euros). Mais selon la Maison Blanche elle-même, ce niveau aurait dû être déjà atteint depuis longtemps. Quant aux employeurs, le message est clair: une hausse du salaire minimum à 9,80 dollars provoquerait la disparition de 467.500 emplois, selon l’Employement Policies Institute, proche des conservateurs. Le bras de fer ne fait que commencer...
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Article paru dans FO Hebdo 3085