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30 septembre 2013

Retraites - RACHAT DE TRIMESTRES: UNE FAUSSE BONNE IDÉE


Le projet de loi sur les retraites prévoit des aides au rachat de trimestres pour les étudiants. FO craint que la mesure ne creuse les inégalités entre jeunes.


Les jeunes actifs, mais aussi des organisations lycéennes et étudiantes étaient présents dans les manifestations le 10 septembre. Il faut dire que les jeunes générations vont payer le plus lourd tribut à la réforme des retraites. Ils ne pourront bénéficier d’une retraite complète qu’à partir de 67 ans, en raison de l’allongement de la durée de cotisation à partir de 2020 et de l’entrée de plus en plus tardive sur le marché du travail – 23,5 ans en moyenne. Pour contrebalancer cette dernière, le gouvernement a souhaité, ainsi qu’il est écrit dans l’exposé des motifs du projet de loi, «faciliter le rachat d’années d’études et permettre ainsi aux assurés d’atteindre plus facilement la durée d’assurance requise». FO dénonce là un paradoxe: «Le gouvernement choisit d’un côté d’allonger la durée de cotisation, et d’un autre côté il invente une machine à faire racheter des trimestres à un prix moindre puisque en grande majorité les salariés ne pourront pas satisfaire aux nouvelles conditions de durée pour une retraite à taux plein, explique Philippe Pihet, Secrétaire confédéral FO chargé des retraites. Dans ces conditions, pourquoi persister dans l’allongement de la durée de cotisation?»

UN PARADOXE

La confédération syndicale exprime en outre sa réserve sur le rachat à tarif préférentiel de trimestres pour les étudiants. «Nous ne remettons pas en cause la revendication des étudiants, qui est légitime dans le contexte, indique Philippe Pihet, mais il ne faudrait pas que le dispositif creuse les inégalités entre les jeunes qui ont fait des études et ceux qui n’en n’ont pas fait, à plus forte raison que ces derniers n’arrivent pas pour autant plus tôt sur le marché du travail à cause de la difficulté à trouver un premier emploi. Il ne serait pas question de rachat de trimestres si le gouvernement n’avait pas choisi l’allongement de la durée de cotisation.»

Pour connaître les conditions exactes réservées aux jeunes ayant fait des études pour le rachat de trimestres, il faudra attendre les décrets d’application de la loi. Le gouvernement a déjà précisé que l’aide fournie serait de 1.000 euros pour le rachat d’un trimestre d’études, dans la limite de quatre trimestres maximum, soit 4.000 euros en tout – et qu’elle serait circonscrite aux rachats intervenant dans les dix années suivant la fin des études. La possibilité de racheter jusqu’à douze trimestres d’études existe depuis la réforme Fillon de 2003, et le coût varie selon l’âge et les revenus. Les rachats tardifs sont plus onéreux. Un salarié senior doit ainsi débourser près de 7.000 euros pour un trimestre.

Le tarif préférentiel réservé aux jeunes actifs ayant fait des études sera-t-il attractif? Rien n’est moins sûr. Car le pouvoir d’achat des jeunes est limité et ils ont d’autres priorités que la retraite, comme rembourser un prêt contracté pour financer leurs études ou se loger (8%).
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Article paru dans FO Hebdo 3086
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