InFOrmation syndicale

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18 septembre 2013

STX : LE "PROJET D'ACCORD DE COMPÉTITIVITÉ" ÉCHEC ET MAT

Coup au but pour l'intersyndicale FO-CGT à STX : en n'ayant de cesse de mobiliser les salariés, elle est parvenue au retrait obligé par la direction de son projet de "pacte social pour la compétitivité." 
C'est en mai dernier que les grandes lignes de ce dernier avaient été présentées aux organisations syndicales. Objectif proclamé sans vergogne : réduire de 7,5% le coût du travail. Cela en taillant à la hache tous azimuts : baisse de 5 à 6% des taux horaires de rémunération en jouant sur la durée du travail, modulation des horaires sur les aléas du carnet de commandes, réduction de la part patronale dans le financement mutualiste de la prévoyance, etc.

Immédiatement Force Ouvrière et la CGT appelèrent les travailleurs à la résistance ; et la direction campant sur ces positions, le bras de fer perdura jusqu'à l'ultime séance de "négociation" du 29 août dernier, où se produisit le clash terminal enterrant le projet de "pacte de compétitivité".
Lors du débrayage du 20 mai dernier, Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire de la section FO de STX, avait clairement exposé comment faire échec au projet scélérat de la direction : " celle-ci ne peut unilatéralement nous imposer ses prétentions. Pour que ces dernières soient applicables, il faudrait, ce qui serait une honte, qu'il y ait au moins un syndicat qui signe un tel projet d'accord. 
Dès lors l'objectif est simple : il faut faire en sorte qu'aucun syndicat ne signe; et c'est en ce sens qu'il nous faut rester mobilisés".
Nos lecteurs devineront sans peine l"identité  du syndicat au stylo congénitalement démangé par la signature d'accords de la honte. Mais la pression des travailleurs et de ses propres adhérents sur la CFDT a été telle que ses dirigeants n'ont finalement pas osé apposer leur paraphe sur le projet d'accord scélérat dans sa version terminale... D'autant que les élections DP-CE à STX sont imminentes (17 octobre) ... Alors ...
Voilà pourquoi la direction se retrouve ainsi Gros Jean comme devant, n'ayant obtenu aucune caution syndicale pour son projet d'accord. Mais elle pense avoir trouvé un joker pour atteindre ses objectifs : la dénonciation de l'accord de réduction du temps de travail arraché par Force Ouvrière en 1999. 
Inutile de préciser que FO l'attend de pied ferme sur ce terrain, comme en témoignent les extraits que l'on lira ci-dessous de l'intervention de la secrétaire du syndicat lors du débrayage FO-CGT du 29 août dernier.

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L'intervention de Nathalie Durand-Prinborgne au rassemblement FO-CGT du 29 août
(...) Maintenant la direction tente une toute nouvelle manœuvre. (...) Elle n’annonce pas vouloir dénoncer tous les accords, mais seulement certains. 
En fait, c’est l’accord ARTP et ses avenants (difficilement négociés par FO) qui sont visés.
Mais certaines garanties ne peuvent pas être remises en cause, car la Convention Collective de la Métallurgie prévoit qu’elles sont «impératives» (mesure systématiquement défendue et obtenue par FO dans les négociations des conventions collectives). C’est le cas, par exemple, du paiement des 3 jours de carence en cas de maladie.
(...) Dans «l’hypothèse» d’une dénonciation de l’accord ARTP, elle ne pourrait plus mettre en œuvre les 20 minutes de travail gratuit, car ce n’est pas prévu dans l’accord national de la métallurgie sur le temps de travail !
Certes, nous perdrions bien sûr les 14 jours d’ARTP, mais le temps de travail journalier diminuerait à 7 heures (au lieu de 7,38  aujourd’hui). Nul doute que cela n’irait pas dans le sens de l’efficacité tant voulue par la direction !

Enfin, si la direction dénonçait certains accords, ceux-ci continueraient à s’appliquer pendant 15 mois (3 mois au titre du préavis de dénonciation, plus 12 mois pour permettre la négociation d’un nouvel accord).
Or, dans 3 mois, les ateliers de "coque métallique" seront en pleine montée en charge pour la fabrication des panneaux et des blocs de l’Oasis. De même, dans 12 ou 15 mois, ce sont les secteurs du prémontage et du montage qui seront en pleine montée en charge pour ce navire.
De la part de la direction, est-il raisonnable, pour relever le défi de la réalisation de l’Oasis, d’engager de nouvelles, et forcément difficiles, négociations sur le temps de travail durant ces périodes de fortes charges ? 

Pour FO, poser la question, c’est déjà y répondre :  les seules revendications raisonnables sont l'abandon du projet d’accord de compétitivité et le maintien de tous les accords existants ! " à STX