InFOrmation syndicale

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11 octobre 2013

"MÉCANIQUEMENT"...

Sous la menace, le gouvernement a fini par avouer ! Sommé de s’expliquer devant l’Union européenne, le Ministre des finances a transmis discrètement un rapport qui révèle toute la duplicité de ceux qui nous gouvernent. Afin de tromper l’opinion publique en France, et en particulier la classe ouvrière, il bavasse sur la justice sociale. Aidé puissamment par les médias aux ordres, par nombre d’«experts» stipendiés, et bien sûr par les «syndicats» officiels (en particulier bien évidemment la CFDT), le gouvernement amuse la galerie avec des mesures périphériques dérisoires qui ne sont que des attrape-nigauds. 
La vérité, dans toute sa brutalité, est que la nouvelle contre-réforme programme «mécaniquement» la retraite à 66 ans. 

En effet, le rapport signé du Ministre des finances, afin de rassurer les autorités bruxelloises précise que : «la réforme prévoit un relèvement de la durée d’assurance d’un trimestre tous les trois ans, jusqu’à atteindre 43 annuités en 2035 (…) L’âge légal de départ en retraite est maintenu à 62 ans, mais l’âge effectif de départ à la retraite, qui constitue le critère déterminant au regard de la soutenabilité des finances publiques, devrait mécaniquement augmenter avec l’allongement de la durée de cotisations. A terme, un assuré qui débute sa carrière à 23 ans (c’est la moyenne en France) ne pourra partir à la retraite à taux plein qu’à partir de 66 ans».
«Mécaniquement» : bien sûr que c’est "mécanique" ! Évidemment, pour nous, ce n’est pas une découverte, nous l’expliquons depuis longtemps aux salariés.
Que le gouvernement repousse une nouvelle fois l’âge réel de départ à la retraite, alors que des centaines de milliers de jeunes sont au chômage est insupportable.
Mais ce qui aggrave encore les choses, c’est que l’on nous raconte des bobards. Le gouvernement nous ment, il nous ment par omission (1).

Cette tendance à vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes est aussi une forme de mépris. Mais c’est également une imbécillité, car contrairement à ce que pensent les «grands de ce monde», les travailleurs, mais aussi les électeurs comprennent parfaitement que l’on se moque d’eux. Dans ces conditions, il ne sert à rien de brandir l’épouvantail de "l’extrême droite".

Alors que toutes nos conquêtes sociales issues des plus grands combats de la classe ouvrière sont chaque jour mis à mal, le gouvernement ne cesse d’accéder aux revendications patronales. Quand les patrons de certaines grandes surfaces violent délibérément et ostensiblement la loi, comment accepter que le gouvernement crée une "commission", dont l’objectif est de rendre légal ce qui est illégal ?
Comment accepter qu’un clown à l’écharpe rouge, relayé par tous les médias, éructe sur le thème : «les syndicats sont nuls», quand nous tentons tout simplement de faire respecter la loi.
Comment accepter que ces démagogues de la pire espèce osent contester notre indépendance pour préconiser le syndicalisme obligatoire propre aux systèmes totalitaires ?

Ces gens là sont aussi farouchement partisans de la liberté d’entreprise ... mais tout aussi farouchement hostiles à la liberté syndicale.
Se rendent-ils compte, ces apprentis-sorciers, qu’avec ces campagnes quasi diffamatoires contre le syndicalisme indépendant, ils portent aussi atteinte à la démocratie ?

Il est possible, probable peut-être, que nous allions vers des temps difficiles.  Déjà, dans de nombreux pays, la classe ouvrière et les peuples se dressent contre la politique imposée par le FMI. Chacun de ces mouvements connaît des périodes diverses, avec des hauts et des bas… La tentation autoritaire, voire totalitaire, est toujours latente.

La démocratie, c’est un combat. Il n’y a pas de démocratie sans syndicats libres et indépendants. Notre Confédération est riche d’une histoire. Nous avons combattu le corporatisme du Maréchal Pétain et sa "Charte du travail" comme nous avons combattu le stalinisme. Plus récemment, c’est encore pour défendre la démocratie que nous avons combattu la constitution européenne et le TSCG.
Aujourd’hui en combattant pour la satisfaction des revendications, donc pour le droit de la classe ouvrière à défendre librement ses intérêts particuliers, nous défendons aussi et encore la démocratie.

Le 15 octobre, en province ou à Paris devant l’Assemblée nationale, nous exigerons le retrait du plan Hollande-Ayrault, tout simplement parce qu’il est contraire aux intérêts des travailleurs, qui ne veulent pas attendre 66 ans pour partir à la retraite.
La démocratie voudrait que le gouvernement et l’Assemblée nationale nous entendent. Sinon qu’ils fassent attention : « qui sème le vent récolte la tempête ! ».
Quoi qu'il advienne, nous poursuivrons notre combat, car l'exigence du retrait du plan du gouvernement exprime aussi notre volonté d'en finir avec la politique de rigueur imposée par la Troïka.
Il est urgent de renouer avec le progrès social. Nos revendications sont légitimes, en particulier celle du retour à 37,5 années de cotisation, car, actuellement, la durée moyenne de cotisation est de 37,75 annuités.
Ces combats, nous les conduirons avec ceux qui le veulent. Nous n'avons jamais accepté d'être inféodés, même quand certains, au nom du "syndicalisme rassemblé", voulaient nous mettre sous la tutelle d'une intersyndicale permanente, c'est-à-dire une forme de syndicat unique.
La cfdt accompagne toutes les contre-réformes : c'est dans sa nature !
La cgt est traversée par de nombreux débats. Nombre de ses fédérations, unions départementales et syndicats, comme nous, demandent le "retrait" de la contre-réforme. Avec la fsu et Solidaires, elle sera à nos côtés le 15 octobre, que ce soit en province ou devant l'Assemblée nationale. Nous nous en félicitons, car, ce qui nous détermine, c'est la volonté de faire aboutir les revendications.

Face à ceux qui collaborent, quels que soient nos différends, et tout en préservant notre indépendance réciproque, condition du pluralisme syndical, il est nécessaire que ceux qui veulent résister se retrouvent pour créer le rapport de force indispensable.
Des millions de travailleurs veulent l'augmentation des salaires, défendre les statuts et conventions collectives, préserver notre protection sociale, en particulier l'assurance-maladie et les retraites.
Ces millions de travailleurs sont ce rapport de force nécessaire. Celui-ci ne demande qu'à se manifester.

(1) - Selon l’Eglise catholique, le mensonge par omission n’est pas mortel : ce n’est qu’un pêché véniel !