InFOrmation syndicale

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14 octobre 2013

PLUS DE 3.500 POSTES SUPPRIMÉS DANS LES HÔPITAUX PUBLICS EN 2013

Force Ouvrière a réuni, le 24 septembre, 120 délégués d’établissements en difficulté budgétaire. Une délégation a été reçue au ministère de la Santé.

C’est un plan social qui ne dit pas son nom. Rien qu’en 2013, plus de 3.500 postes sont ou vont être supprimés dans 103 hôpitaux publics et quelques établissements privés, et leur déficit cumulé atteint 914 millions d’euros, selon une enquête menée auprès des délégués FO qui n’a rien d’exhaustif. Le trou est de 350 millions d’euros au CHU de Fort-de-France, 125 millions pour le CHU de Caen.

Première étape de la mobilisation, la Fédération FO des Services publics et de Santé (SPS FO) a réuni, le 24 septembre, 120 délégués d’établissements en difficulté budgétaire. Dans l’après-midi, une délégation a été reçue durant deux heures au ministère de la Santé. Elle a remis son «tableau noir» financier et social, ainsi qu’un cahier de revendications.

L’hôpital est malade de l’austérité. Les moyens alloués par la Sécurité sociale dans le cadre de l’Ondam sont insuffisants. En 2014, les hôpitaux devront encore économiser 440 millions d’euros. Et la rémunération des actes a diminué en mars dernier.

Les effectifs sont en baisse alors que l’activité augmente irrémédiablement. Dans les établissements en difficulté, des plans de retour à l’équilibre sont mis en place. Les salaires représentant 70% des dépenses, les économies budgétaires se traduisent par des suppressions de postes, le non-remplacement des départs en retraite, la mise en place d’une organisation du travail sur 12 heures, la remise en cause d’avantages sociaux.

Plus de 900 millions d’euros de déficit

«Les directions affirment ne pas pouvoir faire grand-chose avec les moyens qui leur sont alloués et sont obligées d’emprunter à court terme auprès des banques pour payer les salaires et les fournisseurs», explique Didier Bernus, Secrétaire général de la SPS FO.

Cet équilibre précaire repose sur le travail gratuit, des CDD et l’intérim.

Les personnels, qui ont des difficultés pour soigner correctement, sont à bout.

Selon FO, le taux d’absentéisme a augmenté de 20% en cinq ans –soit l’équivalent de 10.000 postes–, augmentant encore la pression sur les salariés en poste. Les conflits sociaux se sont multipliés depuis le début de l’année.

Dans son cahier de revendications, FO demande l’effacement de la dette des hôpitaux et l’arrêt de la politique des enveloppes budgétaires fermées. «On ne peut pas exiger un retour à l’équilibre sans abondement budgétaire car ce déséquilibre vient du manque de crédits des hôpitaux, estime Didier Bernus. Certains hôpitaux sont à l’équilibre, mais à quel prix.»

FO demande aussi l’arrêt des suppressions de postes, des recrutements en fonction des besoins et le respect des règles statutaires en matière d’avancement, de promotion ou d’organisation du travail. Enfin, FO réclame des compensations face aux situations de violence vécues par le personnel. «Au final, ce sont les patients qui paient la facture, ajoute Didier Bernus. Loin de l’humanisation de l’hôpital, on fait de l’abattage.»
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Article paru dans FO Hebdo 3088