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30 septembre 2015

La grèce à l'heure de l'austérité sociale

Dans son éditorial, Michel Le Roc’h a expliqué le processus qui a conduit la Troïka à imposer  son dernier plan d’austérité.
Voici donc les conséquences des différents plans imposés à la classe ouvrière grecque depuis 2010 ainsi que la résolution adoptée à l’occasion du 7ème Congrès mondial de l’Internationale de l’Education, proposée par le syndicat des enseignants grec.

Depuis 2010, le PIB a été réduit d’un quart et le taux de chômage est aujourd’hui de plus de 25 % de la population active, contre 7,9% en 2008. En 2009, avant même l’éclatement de la crise de la dette grecque, les banques se refinançaient auprès de la Banque Centrale Européenne au taux de 1% et prêtaient à la Grèce à 6%, ce taux passant même à 12% début 2010. Le retour de la Grèce sur les marchés financiers en avril 2014 s’est traduit par un emprunt à 4,75% alors que le taux de refinancement des banques était de 0,25%. Conséquence : la dette a explosé, passant de 113% à 174% aujourd’hui et justifiant de nouveaux plans d’austérité. Pour rembourser la dette, le peuple grec est pris dans une spirale mortifère dont il ne peut sortir.

Les conséquences sociales sont terribles. En contrepartie des aides accordées pour financer la dette (3 plans depuis 2010 dont le dernier de 85 milliards d’€ au mois d’août 2015), la classe ouvrière grecque a subi de nombreuses mesures d’austérité. Les premières ont été mises en œuvre au mois de mai 2010, avec la suppression des 13ème et 14ème mois pour les fonctionnaires, une flexibilité de travail accrue et le passage progressif de 37 à 40 annuités pour les retraites en 2015. Aujourd’hui après 5 ans d’austérité, les grecs ont perdu 35% de leur pouvoir d’achat, 160000 postes de fonctionnaire ont été supprimés (1 sur 5) et l’allocation chômage, versée pendant 1 an, a été réduite à 360€ (contre 461,50€ en 2010). 200 000 entreprises ont fermé. Un fonctionnaire ayant 1 400 € en 2010 n’en gagne plus que 900 aujourd’hui. Le Smic brut est passé quant à lui de 877 € à 684€ et les promesses de revalorisation ont été balayées par le dernier plan.

Le dernier plan voté par le parlement grec au mois d’août plonge la classe ouvrière grecque dans le chaos, avec la fin progressive des pré-retraites, la révision du système de protection sociale afin d’économiser 0,5% du PIB, l’augmentation des impôts, de la TVA et la privatisation tous azimuts de pans entiers de l’économie grecque, comme l’électricité. Déjà en 2011, 14 aéroports régionaux avaient été privatisés, avec comme actionnaire “Traport” (20% de la ville de Francfort). Aujourd’hui, l’objectif est de récupérer 50 milliards d’€.
Le taux de suicide a doublé et la prostitution est en nette hausse (comme les homicides). En 2012, la compagnie pharmaceutique allemande Merck a annoncé qu’elle ne livrerait plus le médicament anticancéreux “Erbitux” aux hôpitaux grecs, en raison de leur difficulté de paiement. Des hôpitaux ont fermé et la mortalité infantile a augmenté de 43% en 5 ans. Les 10% les plus pauvres ont perdu 86% de leurs revenus (contre 9% pour les plus riches).

Selon un institut allemand (Leibniz), la crise grecque a rapporté 100 milliards à l’Allemagne depuis 2011 (3% du PIB allemand), c’est à dire plus que ce qu’elle a prêté (90 milliards). Dans le même temps, avec les plans imposés par la troïka, le pays s’est enfoncé dans la récession et la misère.



Résolution urgente – 7ème Congrès mondial de l’internationale de l’éducation à Ottawa, au Canada

Le délégué grec Themistoklis Kotsifakis, de la fédération grecque des enseignants du secondaire (OLME), a mis en lumière l’impact dévastateur que l’austérité avait eu sur le secteur de l’éducation grec, au cours de ces dernières années: une diminution de 35 pour cent du budget de l’éducation, une réduction de 28 pour cent du nombre d’enseignant(e)s, une baisse de 45 pour cent des salaires des enseignant(e)s, ainsi qu’un taux de chômage national qui atteint les 60 pour cent.
Les politiques d’austérité ont provoqué une « crise humanitaire en Grèce », a-t-il déclaré, alors qu’il présentait la résolution 7.3 visant à stopper les politiques d’austérité en Grèce.
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LE SAVIEZ-VOUS ?
L’État grec salarie 10.000 prêtres pour un coût avoisinant 220 millions d’€uros par an.
L’église orthodoxe possède au minimum 1.400 propriétés foncières non dédiées au culte, ce qui correspond à un patrimoine de plus de 1 milliard d’€uros. Par ailleurs, elle est exemptée de l’impôt foncier sur toutes les propriétés dédiées au culte.
Les sociétés et institutions de l’église orthodoxe possèdent également des obligations d’Etat rémunérées à 6%, représentant à elles seules 40% du montant dû par le Trésor public grec et dont la Troïka exige le paiement.
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Lire aussi : SOUTIEN AU PEUPLE GREC http://www.fo44.org/2015/07/soutien-au-peuple-grec.html - Communiqué intersyndical - Nantes le 1er juillet 2015