InFOrmation syndicale

15 AU 19 AVRIL STAGE "COMITÉ SOCIAL ET ÉCONOMIQUE" --- 22 AU 24 MAI STAGE "JE NÉGOCIE" --- 28 AU 30 MAI STAGE "CONNAÎTRE SES DROITS" --- ...

19 juin 2017

[Interview] Syndicat FO des Personnels de Prévention et de Sécurité de Loire-Atlantique

Le syndicat départemental se renforce.
À l’issue du conseil syndical qui s’est tenu le 17 mai dernier à l’Union départementale CGT-FO 44, David Cheval – secrétaire du syndicat FO des personnels de Prévention et de Sécurité 44– et Bruno Potier – secrétaire-adjoint – ont bien voulu répondre aux questions de L’Ouest Syndicaliste

Interview parue dans L'OS n°679
Qu’en est-il de l’implantation de FO dans le département ?
David : Notre syndicat SPPS44 est implanté dans une douzaine d’entreprises de la région nantaise et Saint-Nazaire. Nous progressons nettement en terme d’adhésions, avec une base militante importante. Notre objectif cette année est de poursuivre nos efforts d’implantations en nous appuyant sur un réseau déjà existant.

Justement, quels sont vos outils pour renforcer le syndicat ?
Bruno : Nous participons à la négociation et la signature d’accords collectifs dans les entreprises où FO est présente. Nous négocions également un maximum de protocoles d’accord préélectoraux, notamment là où le syndicat n’est pas encore implanté. Cela permet justement de prendre des contacts, de susciter des adhésions et de constituer des sections syndicales. Cela a été dernièrement le cas à ASC (Atlantique Sécurité Conseil), où la section syndicale a depuis obtenu 43,33 % des voix dès le 1er tour des élections professionnelles.
David :   Nous sommes aussi très à l’écoute des salariés, nous les conseillons. Pour cela, nous nous appuyons sur notre maîtrise de la branche d’activité. Un point fort qui nous distingue des autres organisations syndicales.
Par ailleurs, mon prédécesseur, Sébastien Huchet, a développé considérablement le syndicat grâce à ses compétences en matière de défense prud’homale. Nous le sollicitons d’ailleurs régulièrement sur les questions juridiques. Nous poursuivons son action en assistant les salariés aux prud’hommes dans tout le département.  Et le « bouche à oreille » fonctionne très bien, puisque nous sommes régulièrement sollicités pour régler les différends entre employeurs et salariés. Parfois même, cela fait naître des vocations syndicales chez certains.

Quel est le climat social dans les entreprises ?
David : Il est incontestablement mauvais. Les salaires, l’environnement de travail, les amplitudes horaires importantes, l’isolement, les rachats d’entreprise, etc. sont autant de facteurs qui dégradent nos conditions de travail.

Pouvez-vous dresser un bilan des négociations dans les entreprises ?
Bruno :  Les employeurs se refusent à toute avancée sociale. Souvent, ils ne donnent rien. Ils réajustent sur le strict minimum conventionnel. Les négociations se font essentiellement sur les conditions de travail (CHSCT, temps de travail), formation, handicap. Les salaires sont quant à eux négociés dans la branche.
David : Depuis la loi travail, que FO a combattue en 2016, les entreprises peuvent déroger aux accords de branche pour la durée maximale de travail, le temps de repos quotidien, les heures supplémentaires, les congés. Nous sommes donc de plus en plus confrontés à la négociation des accords sur le temps de travail. Dernièrement, Optimum Sécurité s’est saisie de la loi travail pour proposer un accord au rabais, que FO n’a pas signé. Le problème se pose dans les petites entreprises, rarement dotées de délégués syndicaux.

La sécurité privée est le domaine de prédilection de la sous-traitance. A ce titre, les salariés affectés sur un site ont-ils les mêmes conditions de travail que les salariés de l’entreprise « cliente » ?
David : Les agents de sécurité dépendent du CHSCT de l’entreprise « cliente ». C’est donc au syndicat du site sur lequel sont affectés les personnels de prendre contact avec eux pour s’assurer de leurs bonnes conditions de travail. A ce titre, nous invitons les camarades de grosses structures, comme cela a été fait à STX Saint-Nazaire et à EDF Cordemais, à discuter avec le personnel de sécurité et leur communiquer les coordonnées de notre syndicat.

Récemment, vous avez abouti à un accord dit « dialogue social » dans l’Unité économique et sociale SERIS ESI. Pouvez-vous nous en dire plus ?
David :  Suite aux élections professionnelles de mars 2017 où FO reste la première organisation syndicale avec près de 30% des voix, la direction de l’entreprise, qui emploie plus de 7 000 salariés, a voulu négocier un accord Dialogue social avec les organisations syndicales représentatives (FO, CFDT, CFTC et CFE/CGC). Cet accord prévoyait des moyens supplémentaires aux syndicats en contrepartie de points très négatifs, dont un encadrement restrictif du droit de grève. Sous la menace de la direction de supprimer les moyens supra-légaux jusqu’ici accordés aux organisations syndicales, CFDT, CFTC et CFE/CGC étaient prêtes à signer cet accord en l’état. Mais FO a refusé de le signer tant que dix points n'étaient pas retirés. Après avoir subi de nombreuses pressions et menaces, que ce soit de la part de la direction ou des autres syndicats qui, à 0,5 % près, n’avaient pas la majorité nécessaire pour valider cet accord, nous avons finalement fait céder la direction sur sept points et avons ainsi pu signer l’accord. Le syndicat SPPSFO se battra toujours pour faire respecter les droits des salariés. Ce sont nos convictions.