InFOrmation syndicale

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22 novembre 2017

Résister contre les politiques rétrogrades

Emmanuel Macron vient de lancer un appel à la « mobilisation nationale » pour les « quartiers en difficulté ». La création de « 10 000 emplois francs » est annoncée dans la foulée. Ce nombre doit être mis en perspective avec les 6,5 millions de chômeurs que compte le pays et les 120 000 nouvelles suppressions de postes dans la fonction publique.
La seule question qui vaille est la raison pour laquelle ces quartiers, les banlieues, sont ainsi « en difficulté ». Ceux-ci seraient-ils frappés d’une sorte de malédiction divine, échappant à tout contrôle ? Serait-ce donc le « mektoub », la « fatalité » en arabe ? Ou au contraire, ne faut-il pas voir dans le désastre économique et social de ces banlieues les conséquences de la casse de l’outil industriel en France et de la destruction sous toutes ses formes des services publics, qui relèvent de décisions politiques ?

« Je ne suis pas le président des riches », clame en substance Emmanuel Macron pour redorer son blason. C’est exact, il en est seulement le laquais, quels que soient ses habits. La « mobilisation nationale » n’est autre que l’annonce de nouvelles zones franches, au nom d’une prétendue discrimination positive. Dans les faits, les patrons embauchant dans certains secteurs géographiques bénéficieront de nouvelles aides étatiques, à hauteur de 5 000€ par CDI et de 2 500€ par CDD. Décidément, le « en-même-temps-misme » macronien penche toujours du même côté.

Encouragé par des décennies de politiques rétrogrades, dont le tournant de la rigueur de Mitterrand/Delors a été un accélérateur, l’ogre capitaliste semble être en mesure de tout dévorer. Après le code du travail, qui vit cependant encore, les annonces concernant la formation professionnelle, l’assurance chômage et les retraites sont autant de remises en cause des fondements même de nos conquêtes sociales. Les vœux de Denis Kessler, ex-n°2 du MEDEF, paraissent s’exaucer. Le capital financier prend des dispositions pratiques, à coup de restructurations et de suppressions massives d’emplois, pour se positionner sur le marché des assurances. Il se lèche les babines à l’idée d’accaparer les centaines de milliards d’euros, pour l’instant préservés du vampirisme spéculatif, que pèse notre système assurantiel actuel.

Pour autant, il serait erroné de croire qu’il est déjà minuit dans le siècle. La fin de l’histoire n’a pas sonné. Tout simplement parce que la classe ouvrière résiste, au quotidien, à tous les niveaux, en s’appuyant d’abord sur ses organisations syndicales : l’accord signé à Manitou en est une nouvelle preuve, s’il en fallait une.
Plus que jamais, l’heure est aujourd’hui à la préservation et à la consolidation de nos forces, c’est-à-dire au renforcement de nos syndicats. Quand les conditions seront réunies, nous saurons monter à « l’assaut du ciel ».

AL