InFOrmation syndicale

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14 mai 2018

[INTERVIEW] Claude Arnau et Fabrice Chassaing, Métaux de Saint-Nazaire et région

Interview parue dans L'OS n°689/690

Syndicat des Métaux de Saint-Nazaire & région: « Depuis 2012 (...), nous sommes passés de 839 adhérents à près de 1 600. »
Claude Arnau, secrétaire des Métaux de Saint-Nazaire et région, et Fabrice Chassaing , secrétaire de la Coordination des partenaires industriels d’Airbus Saint-Nazaire ont répondu aux questions de L'Ouest-Syndicaliste.


Pouvez-vous présenter la situation du syndicat des Métaux de Saint-Nazaire et région, ainsi que celle de la Coordination des partenaires industriels d’Airbus Saint-Nazaire ?


Claude Arnau – Depuis 2012, le syndicat des Métaux de Saint-Nazaire et région a considérablement progressé. Nous sommes ainsi passés de sept sections syndicales à vingt sections syndicales et de 839 adhérents à près de 1 600. Nous sommes ainsi implantés dans nombre d’entreprises du bassin nazairien et de Malville. Dans la dernière période, il y a trois mois environ, ce sont les délégués CFDT de l’équipementier automobile Lydall qui ont rejoint FO.

Fabrice Chassaing – Ces résultats expriment le souci permanent que nous avons de syndicalisation, dans la métallurgie bien sûr, mais également dans les autres secteurs. La Coordination regroupe une quinzaine de sections d’entreprises sous-traitantes d’Airbus, qui relèvent de différentes conventions collectives : Syntec, Peinture, Logistique, Propreté…


Quelles sont les raisons d’une telle progression ?

CA – Sur la base du travail syndical que nous effectuons, nous bénéficions d’un bouche-à-oreille favorable. La qualité des services juridiques que nous rendons est reconnue, de même que l’efficacité de notre pratique syndicale, fortement attachée à la pratique contractuelle.

FC – Nous essayons d’obtenir des résultats permettant d’améliorer la situation des salariés de notre secteur, un petit peu sur le « modèle » de ce que nous réussissons à obtenir à Airbus. Par exemple, nous parvenons à obtenir des avancées dans différentes entreprises ou à faire avancer les discussions avec les directions.


Comment s’organise ce travail de développement syndical au niveau des Métaux et de la Coordination sur Saint-Nazaire ?

CA – Fabrice, pour la Coordination des partenaires industriels d’Airbus Saint-Nazaire, et moi-même, pour le syndicat des Métaux de Saint-Nazaire et région, travaillons de manière conjointe. Notre leitmotiv, c’est la syndicalisation. Cela se fait même au-delà de notre propre secteur d’intervention. Nous avons ainsi contribué au développement de nouvelles implantations dans des secteurs comme le nettoyage ou la petite enfance privée. Dès que l’on peut, on syndique. Dans ce cadre, nous nous attachons à apporter une aide pratique et concrète aux militants : rédaction des tracts, formulation des revendications, préparation des négociations annuelles obligatoires, diffusion de documents FO. C’est notamment vrai au moment des élections professionnelles : le syndicat des Métaux, et plus particulièrement la section d’Airbus, apporte des moyens matériels et humains très importants qui permettent de mener campagne. Il est clair que la donne pourrait changer lors des prochaines élections professionnelles d’Airbus. Dans le cadre du CSE, nos moyens seront très certainement amenuisés et cela va impliquer de nous replier sur nos adhérents. à Airbus, un délégué gère  jusqu’à 100 adhérents et doit aussi assurer son travail sur chaîne. Il est impératif que nos instances (Confédération, Fédération, UD) se rapprochent des directions des grosses entreprises, afin d’intervenir pour dégager des moyens humains supplémentaires permettant un travail de syndicalisation et d’implantations sans démunir les «grosses sections».

FC – Ce travail d’appui est extrêmement important, même vis-à-vis des rapports que peut avoir le syndicat avec la direction. Je pense notamment au travail que je fais conjointement avec le délégué du personnel FO de l’entreprise de nettoyage qui travaille sur le site d’Airbus. J’apporte mon concours à la rédaction des questions DP. La direction est ainsi contrainte de répondre à des questions précises. Ces dernières sont par ailleurs affichées. Les salariés discutent avec les représentants FO et, du coup, on syndicalise. La Coordination permet par ailleurs de faire se rencontrer des militants et des salariés de différentes entreprises. à chaque fois, on se rend compte que des centaines de salariés sont concernés par des problématiques sociales du même ordre. Les revendications peuvent être similaires et parfois portées unanimement par la Coordination. Collectivement, nous progressons.