Les représentants du gouvernement (…) ont cherché à nous convaincre que le gouvernement demandera des « engagements » à Fincantieri. [lire aussi : Rachat par Fincantieri : Qui prendra le risque d’ouvrir la porte à la Mafia italienne ?]
Pour sa part, FO a rappelé sa revendication de nationalisation du dernier grand chantier naval.
En effet, industriellement et socialement, c’est le seul moyen réellement efficace pour :
- Protéger et garantir la pérennité du site de Saint-Nazaire et de tous nos emplois ;
- Maintenir et poursuivre le développement du carnet de commande à Saint-Nazaire (…) ;
- Préserver l’indépendance et l’intérêt stratégique du pays pour la construction maritime, incluant la dimension militaire. (...)
FO refuse d’accompagner, voire soutenir, l’actuel choix du gouvernement qui accepte la reprise par Fincantieri ! (...) FO rejette que le dernier grand chantier naval devienne la proie d’un nouveau prédateur qui :
- Voudrait ainsi supprimer un concurrent direct à peu de frais (moins de 80 millions d’euros) !
- Cherchera, au nom de la réduction des coûts, à supprimer les secteurs et services en doublon.
- Apporte son aide à un chantier chinois (CSSC) pour y construire des paquebots et prépare ainsi, à terme, la délocalisation en Chine de cette activité !
- Est infiltré par la Mafia italienne, comme le dénonce depuis de nombreuses années les syndicats italiens.
Une fois de plus, face aux injonctions de la commission de Bruxelles, l’état Français semble vouloir apparaître « plus royaliste que le roi ». Il n’ose pas nationaliser ou prendre une participation majoritaire, alors qu’il est en train d’accepter une reprise d’un fleuron industriel par un groupe italien « public » ! (…)
Pourtant, compte tenu du prix d’achat proposé par Fincantieri, cela ne représenterait qu’à peine plus de 20 millions d’euros à l’État pour devenir actionnaire majoritaire avec 51% contre les 33,3 % qu’il détient actuellement !
Rien n’est définitif, il est toujours possible d’agir ! En 2010 et en 2012, plusieurs actions et manifestations intersyndicales revendiquant « l’entrée majoritaire de l’État dans le capital », soutenues par toutes les Unions départementales des syndicats et par la population, ont été déterminantes pour obtenir l’implication de l’État pour sauver le Chantier Naval de Saint-Nazaire. (...)
Il est encore temps d’agir intersyndicalement pour exiger du gouvernement qu’il mette le Chantier Naval de Saint-Nazaire sous la protection de l’État, afin de garantir sa pérennité et celle de tous nos emplois directs et indirects soit par une prise de contrôle majoritaire, soit par une nationalisation (temporaire ou définitive).
Pour FO, il y a urgence, la Nationalisation, c’est maintenant !