InFOrmation syndicale

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23 janvier 2025

Nous ne sommes pas les subsidiaires du gouvernement !

   par Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique

Le gouvernement Bayrou a donc été installé. Ce gouvernement va bien entendu poursuivre dans la même direction, celle de l’austérité et de la remise en cause des droits pour les salariés.

Dans ces conditions, nous devons être fermes et réaffirmer nos revendications. Le Premier ministre, comme ses prédécesseurs, va tenter d’instrumentaliser les organisations syndicales pour soutenir sa politique. Sitôt nommé, il s’est engouffré dans la brèche ouverte par Sophie Binet (sa proposition de conférence sur le financement) pour rouvrir les discussions sur les retraites et proposer la mise en place d’un « conclave ». Son objectif est de refourguer «la réforme par points » qui conduirait, après le recul à 64 ans, à réduire considérablement le niveau des pensions, à liquider le code des pensions civiles et militaires et tous les régimes actuels. Le Premier ministre, qui pratique dans sa ville de Pau l’antisyndicalisme permanent, découvrirait à présent les vertus des organisations syndicales ? Ne soyons pas naïfs !

La semaine dernière, pour se défendre face à la censure, le Premier ministre a de nouveau salué la tribune du 17 décembre dernier, signée par toutes les organisations patronales et les confédérations syndicales Force Ouvrière, CFDT, CFE-CGC et CFTC, qui s’adresse aux élus et responsables politiques pour « retrouver au plus vite le chemin de la stabilité, de la visibilité et de la sérénité ».  Lors de la Commission Exécutive du 19 décembre, je m’en suis étonné : 

« La place de la confédération, c’est d’être avec les salariés, jeunes et retraités, qui refusent que l’on détruise les services publics et la Sécurité sociale, qui refusent que l’on brade notre industrie et que l’on licencie. La place de la confédération est d’être du côté de cette majorité qui veut l’abrogation de la réforme des retraites et l’augmentation des salaires, etc. Malheureusement, la tribune « aux élus et responsables politiques » tourne le dos à cela. Et cela suscite un émoi considérable chez les militants […]. Nous sommes signataires d’une tribune qui affirme que « l’instabilité dans laquelle a basculé notre pays fait peser sur nous le risque d’une crise économique aux conséquences sociales dramatiques ». Mais c’est le monde à l’envers ! Il faut le dire – et la tribune ne le dit pas –, c’est la politique de Macron et de ses gouvernements qui conduit à cette instabilité et à la catastrophe. Ce n’est pas l’instabilité qui fait peser sur nous la crise économique et sociale, c’est la politique des gouvernements qui se succèdent […]. La tribune en tire la conclusion qu’il faut « retrouver au plus vite le chemin de la stabilité, de la visibilité, de la sérénité ». Ce passage ne peut être compris que pour ce qu’il est : donner sa chance à Bayrou, ne pas gêner Macron, les laisser continuer, tout cela au nom de « l’esprit de responsabilité » qui nous anime. Là, nous franchissons la ligne rouge. Est-ce un accident de parcours ? Alexandre Hébert n’aurait sans doute pas hésité à caractériser cette tribune comme étant l’association Capital-Travail » (1).

=> Communiqué 15/01/2025 sur Telegram <=

A l’occasion de la réunion de la Commission Exécutive du 16 janvier 2025, la discussion s’est poursuivie. Notre participation ou non au conclave corporatiste de Bayrou était au centre des discussions. Plusieurs camarades ont insisté sur la nature de ce conclave et souligné la volonté du Premier ministre de reconnaître les syndicats comme des «mouvements d’utilité publique» financés par une «banque de la démocratie» sous contrôle du Parlement. Nous savons que Macron et Bayrou rêvent de transformer les organisations syndicales en institutions officielles, « organe de collaboration entre les catégories professionnelles et les classes »(2)

La déclaration adoptée par notre Commission Exécutive Confédérale du 16 janvier caractérise correctement la nature du conclave : « Le conclave annoncé par le Premier ministre ne prend pas en compte notre revendication d’abrogation immédiate mais pourrait viser au contraire à nous associer soit au maintien de la réforme actuelle, soit à l’instauration d’une réforme systémique, réforme universelle par points ou par capitalisation, que nous rejetons ». Ceux qui prétendent que le conclave – ou quel que soit son nom – est un chemin vers l’abrogation de la réforme des retraites(3) prennent les vessies pour des lanternes. Le conclave est à l’opposé de la libre négociation et de l’indépendance vis-à-vis de l’État. 

La déclaration n’en tire malheureusement pas les bonnes conclusions : que nous n’avons rien à faire dans ce conclave. La proposition de compromis d’y aller la première fois pour exprimer nos revendications et d’en sortir immédiatement n’a pour le moment pas été retenue. Soutenir Bayrou et Macron n'est pas notre rôle. Les aider à se maintenir jusqu'en 2027 et au-delà, non plus. C’est la raison pour laquelle j’ai voté contre cette déclaration avec plusieurs camarades.

A la mi-février, la Cour des comptes publiera son rapport et les économies à réaliser. Puis le «conclave» débutera. Bien entendu, la discussion va se poursuivre dans la confédération et se conclure, espérons-le, par une non-participation. C’est en tout état de cause la seule voie pour préserver notre indépendance et continuer de se battre pour l’abrogation de la réforme des retraites.

 

(1)Extrait de l’intervention de Michel Le Roc’h à l’occasion de la CE Confédérale du 19 décembre 2024
(2)Giuseppe Bottai (ministre de Mussolini) dans « l’expérience corporative » - Nouvelles Editions Latines 1932
(3) Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

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- Communiqué "Non au conclave Macron/Bayrou, oui à l'abrogation de la réforme des retraites"