InFOrmation syndicale

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20 janvier 2011

LE TEMPS PARTIEL: VARIABLE D'AJUSTEMENT

Le temps partiel est plus qu’une variable d’ajustement pour caler l’organisation du travail en complément de la modulation du temps de travail, des temps pleins. Nous voyons, dans certaines branches, que la situation ne s’améliore pas et tend même à se détériorer.

Nous avons eu l’occasion de participer à une négociation sur l’aménagement du temps de travail pour une branche de petits commerces, avec des petits effectifs.

La proposition patronale, à l’origine de cette négociation, était de moduler le temps de travail des temps partiels: des semaines hautes et des semaines basses

Malgré nos arguments, que nous avons partagés avec les organisations présentes, la partie patronale a remis par trois fois ce point à l’ordre du jour pour essayer de convaincre leurs partenaires privilégiés habituels.

La négociation par l’usure n’a pas eu raison de nos arguments et c’est à l’unanimité que l’ensemble des organisations syndicales a dit "NON"!

Il n’a pas été difficile d’expliquer que le temps partiel doit être choisi. Il doit permettre aux salariés de se libérer pour pouvoir vaquer à une autre occupation personnelle ou à un autre travail.

Comment peut-on se libérer quand on est occupé toute la journée en semaine haute?

Pour le parent qui souhaite élever son enfant en prenant un temps partiel, il serait obligé en période forte de confier son enfant à une crèche, alors que son salaire n’augmenterait pas (c’est le but de la modulation de maîtrise des coûts) ou alors peut-être qu’en arrière boutique, entre 2 cartons, un espace serait alloué à l’enfant?

Nous connaissons parfaitement les conséquences, étant donné qu’en dehors d’une modulation, les temps partiels sont déjà occupés une grande partie de la journée par leur travail. Entre le temps de trajet pour se rendre à son travail (pouvant représenter plusieurs heures), le temps de travail et la coupure déjeuner (pouvant aller jusqu’à trois heures en centre ville), il ne reste que peu d’espace pour jouir de son temps personnel… un temps partiel est, occupé à temps plein.

Cette négociation avait eu lieu juste quelques mois après celle de l’égalité professionnelle, ce qui rend encore plus inacceptable la proposition patronale car ce sont les femmes qui sont surtout victimes de cette déstructuration sociale, en majorité imposée. Ce sont les femmes qui s’occupent le plus souvent des enfants… logique et ce sont souvent elles qui touchent les salaires les moins élevés dans un ménage. Alors la discrimination sociale impose des choix jusque dans la vie personnelle pour limiter la perte d’argent.

Le travail devrait être une source d’émancipation, mais en réalité, dans le commerce, avec des branches où il y a jusqu’à 80% de salariés à temps partiel, dont 80% de femmes, on ne peut pas nous faire croire que c’est un choix des salariés. La femme, dans ce type de branche, ne serait qu’une variable d’ajustement pour les entreprises.

Aucune perspective de progression ne peut s’ouvrir devant elles dans de telles conditions. Comment accéder à la formation qui n’est pas adaptée aux temps partiels? Et tout en découle… comment revendiquer une promotion sans formation?

Au bout du bout, c’est une carrière au rabais pour une retraite au rabais. Elles pourront toujours travailler jusqu’à 67 ans. Pour toutes ces raisons, nous avons convaincu l’ensemble des organisations syndicales de refuser de signer la proposition patronale.

1910 – 2010, la journée internationale des droits de la femme a 100 ans.

2011, un sursis supplémentaire a été offert aux patrons pour "négocier" l’application de la législation. Drôle de concept que de négocier l’application d’un droit. Alors, il est temps que l’ensemble des délégués du personnel formule des réclamations pour faire respecter les droits en matière d’égalité. Pour la Section du Commerce, le sursis supplémentaire n’est pas acceptable.

Notre résolution, pour l’arrêt des temps partiels imposés, doit être une préoccupation majeure, ce qui permettra aux femmes de s’engager plus en avant dans le syndicalisme et de prendre une place plus importante dans notre société.

Communiqué Section FO Commerce