par Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique
La situation dans les hôpitaux est explosive. La direction de l’hôpital de Laval a annoncé un plan massif d’économies sur le personnel et l’offre de soins. Il s’agit d’une soixantaine de suppressions de postes dans un premier temps et de 15 millions d’économies à réaliser.
Cela se fait en application de la lettre envoyée aux directeurs d’ARS pour faire 1,1 milliard d’économies à l’appel des syndicats FO et CGT, 400 agents se sont réunis en assemblée générale mardi 17 juin dernier.Ils ont décidé de déclencher la grève à compter du 27 juin prochain, date du conseil de surveillance et d’occuper les lieux dès la veille au soir, pour s’opposer aux suppressions de postes, aux mesures du plan d’économies et aux fermetures de lits. Au CH de la Roche, un plan de même nature est prévu et la direction du CHU de Nantes a annoncé des mesures de suppression de lits et de postes au Pôle Hospitalo-Universitaire (PHU) de Médecine Physique et de Réadaptation. Là également, les agents soudés autour de l’ensemble des organisations syndicales, dont FO, se sont lancés dans une mobilisation déterminée contre le démantèlement des services de rééducation et pour la réouverture complète et définitive des 10 lits supprimés.
Nos syndicats sont donc à la bagarre contre le démantèlement de l’hôpital public et pour faire aboutir les revendications des agents. Rappelons que l’action déterminée des soignants mobilisés de trois services du CHU de Nantes – autour des soins intensifs de néonatalogie et de la pédiatrie– ont obtenu, après avoir envahi le bureau du DRH, la création de 8 postes et demi au mois d’avril dernier.
Notre Union départementale appuie totalement tous ces mouvements revendicatifs, ceux du CHU de Nantes, de l’hôpital de Saint-Nazaire, de Mindin et de tous les établissements de santé du département. Avec les groupements départementaux de la santé et les Unions départementales des Pays de La Loire, nous avons décidé d’organiser une manifestation le mardi 16 septembre en direction de l’Agence Régionale de Santé pour aller chercher les réponses à nos revendications et aider à la mobilisation.
Nous refusons les plans d’économies, nous refusons les suppressions de postes, les fermetures de lits et la « régulation des urgences ». Nous invitons tous les militants, au-delà de la santé, à participer à cette manifestation et à prendre d’ici là toutes les initiatives pour refuser la régulation ou la fermeture des urgences. C’est ce que font actuellement nos camarades de l’Union locale d’Ancenis.
Bayrou va annoncer en plein mois de juillet le détail des mesures aboutissant à réaliser 40 milliards d’économies supplémentaires dont 18 milliards d’euros sur la Sécurité sociale. Tous ces plans d’austérité ont des conséquences sur le niveau de l’activité économique. Les plans de licenciements se multiplient et ce sont des centaines de milliers d’emplois qui sont sur la sellette. Le ministre de l’industrie et le gouvernement se couchent devant les exigences des grands patrons du Cac 40. À Arcelor par exemple, Mittal peut mettre en place son plan de délocalisation sans être inquiété tout en continuant à toucher les aides publiques (300 millions en 2023) pour enrichir quelques actionnaires déjà milliardaires ou millionnaires.
Et il y a les retraites. En sortant du conclave, nous avons réaffirmé notre exigence de voir abroger la réforme des retraites et exprimé notre refus de participer à la mise en place d’une nouvelle réforme systémique pour réduire encore le niveau de nos pensions. Mais le Medef, la Cfdt et Bayrou à la manœuvre, organisent le 23 juin prochain une réunion conclusive du conclave. À l’ordre du jour, entre autres, l’augmentation de la CSG pour les retraités, la fin des carrières longues concédées à la Cfdt en 2003 en échange de sa sortie de grève contre la réforme de l’époque. Tout cela en échange de quelques mesures, dont le départ à la retraite des femmes sans décote à 66 ans (mais avec un calcul de retraite proratisé selon le nombre de trimestres effectivement comptabilisés). De qui se moque-t-on ?
Concernant la Sécurité sociale, Bayrou veut poursuivre dans le sens de la fiscalisation et faire 18 milliards d’euros d’économies sur le dos des assurés. Que fait-on pour mettre en échec tout cela ? Il est temps d’en finir avec une certaine forme de complaisance à l’égard du gouvernement. C'est cette position que j’ai exprimé à l’occasion de la dernière Commission Exécutive Confédérale. Et j’ai rappelé la fameuse formule de Marc Blondel du mois de janvier 1995 devant 10 000 militants réunis à Bercy : « la défense de la Sécu mérite une grève générale interprofessionnelle ». Ce sera l’objet des discussions à venir, en particulier à l’occasion du Comité Confédéral National de rentrée.
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