Difficile par les temps qui courent d'échapper au pilonnage médiatico-politique pour l'élection du Sauveur Suprême. Mais bien entendu, fidèle à sa tradition ouvrière d'indépendance, la CGT-Force Ouvrière ne donnera aucune consigne de vote. "...Ni Dieu, ni César, ni Tribun ... Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes..."
Alors que ces paroles du plus bel hymne à la Démocratie n'ont jamais résonné d'une aussi brûlante actualité, nous restons paradoxalement quasiment les seuls à entonner l'Internationale à l'occasion.
Mais c'est notre fierté de ne rien céder au panurgisme.
Remarquons toutefois que les candidat(e)s illusionnistes peinent davantage aujourd'hui à réchauffer l'habituel numéro: demain on rasera gratis. Ce sera donc pour après-demain, la croissance revenue ...
En attendant des surlendemains qui chanteraient, la priorité ira donc au "rétablissement des comptes publics".
Nous sommes déjà suffisamment ponctionnés pour savoir de quoi il retourne... L'an dernier le paiement des intérêts de la dette est devenu le premier poste du budget de l'État (environ 50 milliards d'euros pour une dette publique qui a dépassé les 1600 milliards d'euros).
Pour rembourser aux spéculateurs les créances aux taux fixés selon leurs appétits libres et non faussés (1), les candidat(e)s saltimbanques, quelle que soit leur posture ou imposture de droite ou de gauche, comptent sur nous, les salariés, nos voix, nos droits acquis, nos sous : nous sommes en effet les plus nombreux !
Selon le dispositif retenu dans l'immédiat, augmentation de la TVA ou de la CSG, ce sera pour nous serrer la ceinture. Il faut cependant se préparer à affronter des pillages d'une toute autre ampleur de notre pouvoir d'achat, de notre protection sociale, des services publics et des forces productives.
Sea France, Petroplus, Lejaby, Cofinoga, Madrange, La Tribune, Chomarat, etc. annoncent une avalanche de licenciements.
La dictature de la dette nous enfonce dans la spirale infernale de l'austérité, du chômage et de la récession.
Cette dette n'est pas la nôtre! Pour survivre, il faudra bien imposer son annulation, tôt ou tard, et le plus tôt sera le mieux ...
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1- Rappelons que la Banque Centrale Européenne inonde les "marchés financiers" de prêts illimités à 1%. Ces mêmes marchés prêtent ensuite aux Etats de la zone euro entre environ 2% pour l'Allemagne et 18% pour la Grèce (autour de 4% pour la France).
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JA