Olivier VARNET, secrétaire général du Syndicat National des Médecins Hospitaliers FO (SNMH-FO)
Article paru dans L'Ouest Syndicaliste n°606
L'OS : A quels problèmes sont aujourd'hui confrontés les médecins hospitaliers, et quelles sont leurs revendications ?
O. Varnet : Il y a le problème du numerus clausus, qui, instauré depuis 1971, a conduit à une pénurie de médecins. Il faudrait le supprimer. Toute augmentation conséquente d’étudiants admis serait positive. Il faut 10 ans pour former un médecin, mais ce manque de médecins se posait déjà en 2002.
Notre indépendance professionnelle est menacée par des contrats d’objectifs. Un accord cadre a été passé récemment, qui consacrerait, s’il était appliqué, la destruction de notre statut de praticiens hospitaliers de par la mise en place généralisée pour tous les médecins hospitaliers de contrats d’objectifs chiffrés. Jusqu’à présent, nous avons pu soigner les malades en fonction de leurs besoins, en respectant le code de déontologie médicale.
Avec les contrats individuels, il n’y aurait plus aucune unité dans nos statuts ni nos salaires. Il nous serait demandé un nombre d’actes, de patients à hospitaliser et d’examens à faire. Le médecin n’aurait plus pour objectif de soigner les malades en fonction des données acquises de la science, mais de remplir un contrat mercantile. De la réalisation de ces contrats dépendrait la carrière des médecins. C’est dans ce cadre qu’on veut mettre en œuvre les restructurations.
L'OS : Le syndicalisme interprofessionnel n'est pas historiquement la tradition du corps médical, y compris hospitalier. Mais a priori les temps changent. Quelles sont les perspectives de développement du snmh-fo?
O. Varnet : La loi HPST a changé les rapports des médecins avec les directions à l’hôpital. La Commission Médicale d'Etablissement et son président n’ont plus les mêmes prérogatives. Par ailleurs l’accélération des restructurations, de par leurs conséquences, induisent chez les médecins un rejet. Les syndicats traditionnels de médecins de type corporatif voient leurs limites.
Le SNMH-FO est le seul syndicat indépendant de médecins hospitaliers appartenant à une confédération syndicale de salariés. Dans le contexte actuel, il a donc une place particulière. Les médecins n’envisagent pas de s’organiser avec les personnels hospitaliers. Le SNMH-FO est capable de discuter des problématiques spécifiques aux médecins, et à la fois combat auprès du personnel, avec lui.
Nous sommes de plus en plus sollicités par des médecins s’adressant aux syndicats FO de base, qui les orientent vers le SNMH-FO.
C’est ainsi que dans notre fédération, nos possibilités de développement sont importantes pourvu que nous sachions prendre nos responsabilités.