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26 juin 2013

Colloque: OÙ VA LA FILIÈRE TÉLÉCOMS?


La Fédération FO Com organisait, le 14 juin, un colloque sur les défis à relever pour les entreprises des télécommunications et l’avenir de ce secteur, notamment en termes d’emplois.

Depuis l’arrivée sur le marché du quatrième opérateur de téléphonie mobile, Free, qui a lancé la guerre des prix, la filière des télécommunications a déjà perdu 30.000 emplois. Et selon les estimations, ce sont au total 60.000 emplois qui seront détruits à terme dans le secteur.

Pourtant l’activité, en retrait dans toute l’Europe, devrait être en pleine croissance. Elle explose en Asie et aux États-Unis, où la valeur des entreprises a doublé en quelques années. Pour tenter de comprendre ces paradoxes et anticiper les défis que devra relever le secteur dans le futur, la Fédération FO Com organisait, le 14 juin, un colloque sur la question.

Autour de la table, le DRH de France Télécom; le directeur de cabinet de la ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique; le président du conseil général du Val-d’Oise; le Directeur général de la Fédération française des Télécoms...

L’arrivée de Free a lancé la course aux prix bas avec ses forfaits low cost. Chaque opérateur a tenté de s’aligner et en 2012, les tarifs de la téléphonie fixe et mobile ont globalement baissé de 5,5%. «Le chiffre d’affaires du secteur est en baisse depuis 2011, il a perdu 2 milliards d’euros l’an dernier, soit 1,6 milliard d’euros de marge, alors qu’il a gagné 4,6 millions de nouveaux abonnés, s’inquiète Yves Le Mouël, directeur général de la Fédération française des Télécoms.

60.000 emplois supprimés

L’opérateur historique Orange est en première ligne dans cette guerre au moindre coût. «On rompt tous les équilibres, faire primer la logique consumériste à court terme porte atteinte à l’emploi et à l’investissement, explique Bruno Mettling, DRH d’Orange. Il faut une vision à moyen et long terme pour sortir de cette logique destructrice.»

Le groupe a perdu un milliard d’euros l’an dernier. Si Bruno Mettling a annoncé le recrutement de 4.000 jeunes sur les trois ans à venir et rappelé l’embauche de 10.000 personnes depuis 2009, il a admis le non-remplacement des départs en retraite. Au total, ce sont 30 000 emplois qui seront supprimés d’ici à 2020 chez Orange.

Le Secrétaire confédéral Pascal Pavageau a rappelé que pour FO, la hausse du pouvoir d’achat ne se fait pas par le dumping social et la baisse des prix à la consommation, mais via la hausse de salaire. «L’État doit créer une vraie politique publique, réguler, faire des contrôles et mettre en place une stratégie d’intervention, insiste-t-il. Sa mission globale demeure un service public avec l’opérateur historique qui a un savoir-faire, avec un haut niveau de qualification, pour lutter contre la fracture numérique et sauver l’emploi.»

C’est pourquoi FO regrette qu’Orange n’ait pas été chargée de la mise en place du réseau national à très haut débit pour tous à l’horizon 2023. Ce grand projet du gouvernement, d’un budget de 20 à 30 milliards d’euros, vise à relancer le secteur. Il se fera de manière morcelée. Dans les zones denses et rentables, l’investissement sera fait par les opérateurs, à 80% par Orange et à 20% par SFR. Dans les zones rurales, il sera confié aux collectivités territoriales en partenariat public-privé dans le cadre d’une mission de service public. «Ce seront forcément des marchés au moins-disant, avec à la clé des problèmes techniques et une inégalité selon les territoires», dénonce Pascal Pavageau.
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Article paru dans FO Hebdo 3080