Parallèlement, le Ministère a exigé la suppression de 500 postes dans les services existants, ainsi que la suppression de près de 400 lits, sous prétexte de création de places d’ambulatoire. L’augmentation de la population de la métropole nantaise n’est absolument pas prise en compte. Dans le cadre de la déclinaison du pacte de responsabilité, les Hôpitaux doivent réaliser 3 milliards d’euros d’économie.
Dès 2007, les hôpitaux ont contracté des emprunts structurés, dits «toxiques». A tel point que la direction du CHU a provisionné près de 50 millions d’euros, soit l’équivalent de la rémunération de 1 240 postes!
Dans ce contexte et pour se préparer au déménagement, la direction supprime d’ores et déjà des lits et des postes. Les conditions de travail se dégradent partout, en particulier dans les services d’hospitalisation conventionnelle qui n’accueillent plus que les patients les plus malades. Les autres sont orientés vers l’ambulatoire. Très régulièrement, des services décident de partir en grève pour revendiquer des créations de postes : urgences, services de médecine, réanimation pédiatrique, réanimation néonatale, clinique médicale pédiatrique, gériatrie. Certaines revendications ont abouti et des postes ont été gagnés.
Depuis deux semaines, les services d’orthopédie et de rhumatologie sont en grève. Ils revendiquent la création de 20 postes supplémentaires pour 110 lits existants, afin de restaurer la qualité des soins et de pouvoir respecter les prescriptions médicales (...).
Aujourd’hui, à l’hôpital public, les patients sont en danger !La direction répond que c’est une simple question d’organisation... tout en créant un poste à 75% dans un service. Elle estime par ailleurs que si les médecins effectuaient correctement le codage des actes (mis en place depuis la tarification à l’activité), les services auraient plus de moyens ! Elle refuse de prendre en compte l’augmentation d’activité, sur laquelle les médecins l’ont pourtant alertée. Elle refuse d’alerter l’ARS sur les difficultés rencontrées (...).
Lorsque les Hospitaliers des services de soins sont en grève, ils sont assignés ou bien doivent faire le même travail en nombre réduit. (...) Les Hospitaliers de ce secteur ont donc choisi de ralentir le passage des patients relevant de l’unité de chirurgie ambulatoire, au grand dam de la direction qui va donc perdre de l’argent.
Une nouvelle rencontre doit avoir lieu jeudi, mais d’ores et déjà la direction l’a affirmé : «Vous n’aurez rien !». Le procureur sera alerté par courrier sur la mise en danger des patients. (...)
Sylvie Moisan