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04 juillet 2016

SNSPP-PATS (SDIS) : Grève des opérateurs

Syndicat National des Sapeurs Pompiers Professionnels
Interview de Stéphane Lagroye, membre du conseil syndical du SNSPP-PATS FO44

Stéphane, avant d'entrer dans le vif du sujet, peux-tu indiquer les raisons qui t'ont amené à rejoindre Force ouvrière ?
Cela remonte à 2014, lors des discussions au niveau national concernant le Référentiel Emplois Activités Compétences (REAC), applicable à chaque Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS). J'ai vite compris, qu'à part Force ouvrière, personne ne s'occupait des personnels administratifs et techniques (PATS) au CTA-CODIS . J'ai donc quitté la CFDT pour rejoindre FO.

Quel est l'historique qui nous amène à la grève des 16 et 17 juin derniers au Centre de traitement de l'alerte (CTA) / Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (CODIS) du SDIS 44 ?
La question des PATS du SDIS 44 est directement liée à la situation de cette catégorie de personnels dans chaque SDIS de France. Le point de commencement est le fait que Force ouvrière a réussi à obtenir dans le Pas-de-Calais le détachement avec intégration des PATS dans le corps des sapeurs pompiers professionnels (SPP).

Qu'est-ce que cela implique?
D'une part une revalorisation importante des salaires : aujourd'hui, les écarts de salaires entre les opérateurs de CODIS, qui effectuent pourtant la même mission, peuvent connaître en fonction de leurs statuts des écarts de salaires allant jusqu'à 400,00 € mensuels. D'autre part, dans le cadre de la régionalisation des centres d'appel, qui dépendent aujourd'hui des Conseils départementaux, le devenir des PATS est très incertain. L'intégration dans le corps des SPP permettrait de sécuriser leurs emplois.

En effet, l'enjeu est de taille. Quelle suite a donnée le SNSPP-PATS-FO à cette victoire dans le Pas-de-Calais?
Dans toute la France, le syndicat a organisé des réunions d'information auprès des personnels des centres d'appel, en expliquant que l'on pouvait s'appuyer sur le succès des camarades du Pas-de-Calais pour obtenir la même chose dans tous les départements. Ainsi, en Mai 2015, une réunion de ce type s'est tenue pour les départements du Morbihan, du Finistère, des Côtes d'Armor, de l’ Ile et Vilaine et de la Loire-Atlantique. Un mouvement de fond montait en puissance.

Ce mouvement s'est-il amplifié ?
Fin janvier 2016, nous apprenions que les élus du Département de la Haute-Garonne (31) actaient l'intégration des PATS dans le corps des SPP. Dans la foulée, en février, l'immense majorité des collègues du centre d'appel Morbihan a fait grève pendant 8 jours et obtenu le détachement avec intégration. En mai, ce fut le tour des collègues du Finistère qui se sont mis à 100 % en grève pendant 10 jours et qui ont eux aussi obtenu satisfaction.

Qui est à l'initiative de ces appels à la grève?
Sans équivoque, c'est le SNSPP-PATS-FO qui a pris ses responsabilités.

Quelles initiatives avons-nous prises en Loire-Atlantique ?
Au regard de ce qui se passait dans les centres d'appel voisins et après notamment une discussion avec la Sécurité civile, nous avons compris qu'il fallait absolument nous bouger à notre tour. Le SNSPP-PATS-FO 44 a appelé les opérateurs du centre d'appel à faire grève les 16 et 17 juin derniers, sur la même revendication. Deux tiers des collègues ont suivi la grève, alors que nous sommes le seul syndicat à avoir pris nos responsabilités en y appelant et que nous ne sommes pas pour le moment majoritaires au SDIS 44.

Comment s'est organisée la grève?
Nous avons beaucoup communiqué, discuté avec les collègues, répondu aux questions. Certes, il y avait des hésitations. Mais nous nous sommes dits qu'il fallait réagir, tout de suite. Concernant le suivi de la grève elle-même, il faut savoir que nous sommes soumis à réquisition. En période normale, nous sommes 8 le jour et 6 la nuit. L'effectif minimum en cas de réquisition est respectivement de 7 et 5.

Qu'avons-nous obtenu ?
Pendant deux ans, la Direction se disait "droite dans ses bottes". Le DRH actuel nous a par ailleurs fait comprendre que le dossier de l'intégration des PATS passait après le PPCR et RIFSEEP (nouveau régime indemnitaire impliquant une plus grande individualisation des salaires, donc une concurrence accrue entre les fonctionnaire – NDLR). Mais les choses ont bougé grâce à nos deux jours de grève : la direction s'est engagée à projeter, selon un calendrier défini, un processus d'intégration agent par agent qui pourrait être soumis aux élus du Département. Nous restons déterminés à obtenir satisfaction.


Interview parue dans L'Ouest-Syndicaliste n°668