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24 novembre 2020

Métaux: Interview de Franck Mariot

 F. Mariot, Secrétaire des Métaux de Nantes et région - Interview parue dans L'Ouest Syndicaliste n°712

Quelle est la situation des salariés dans la métallurgie ?

Avec la mise en place d’un chômage partiel massif puis de l’activité partielle de longue durée (APLD), les salariés perdent ou ont perdu jusqu’à 30% de leur rémunération brute… contrairement aux entreprises qui ont pu se voir attribuer une augmentation de 10% de leur indemnité portant leur reste à charge salarial à zéro. Cette aide supplémentaire n’empêche pourtant pas les patrons de profiter de cette conjoncture pour négocier des accords sur des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), des accords de performance collective (APC) et autres accords de compétitivité, qui privilégient au final l’enjeu financier au détriment des droits, des acquis, et des emplois des travailleurs. 


Peux-tu nous parler des accords de performance collective (APC) ?

Les APC sont issus des ordonnances dites Macron. Ils s’attaquent directement au contrat de travail, en modifiant certains périmètres comme le temps de travail et/ou le salaire de base avec un possible licenciement en cas de refus de signer l’avenant imposé… Dans le même temps, ils n’interdisent pas aux entreprises de négocier en parallèle un plan de licenciement, et donc de condamner leurs salariés à la double peine. Tout en soutenant bien sûr l’action des délégués FO qui se voient contraints de négocier des accords dans des conditions difficiles, il est nécessaire de revendiquer l’abrogation des dispositions permettant la mise en œuvre des APC. Je ne peux que regretter le fait qu’une telle formulation n’ait pas été retenue dans la résolution du congrès de notre fédération, qui s’est réuni la semaine dernière.


Qu’en est-il des entreprises de la métallurgie de Nantes et de ses environs ?

Les entreprises de la métallurgie, mais également celles relevant d’autres branches, mettent en place différentes stratégies, comme EARTA (liquidation judiciaire en cours), Aplix (projet d’APLD), SDVI (projet d’APC + délocalisation refusée par la section FO)... D’autres structures traversent cette « crise » plus sereinement, à l’image de SNG ou de Saunier Duval qui a embauché plus de 150 salariés entre juin et août 2020. 


Tu as mentionné la liquidation judiciaire d’Earta : où en sommes-nous ?

Avec Bruno Cailleteau, j'ai rencontré ce mardi 13 octobre les camarades de la section FO Earta, accompagnés de leur expert-comptable. Nous avons pris acte de la procédure de mise en liquidation judiciaire de l'entreprise. Nous avons discuté ensemble de la stratégie à adopter afin de sauver l'ensemble des emplois, en Loire-Atlantique comme en Sarthe. Pour rappel, Earta emploie 90 % de travailleurs en situation de handicap. La dimension politique est donc extrêmement importante. C'est la raison pour laquelle nous décidé de rechercher l'appui des décideurs locaux et nationaux, notamment la Région et le préfet.