Lundi 3 octobre, nous avons lancé une nouvelle revue confédérale: Forum.
Accessible par abonnement ou sur internet, le premier numéro est consacré au service public. Son originalité consiste à faire appel à des personnalités extérieures d’origine diverse (économiste, sociologue, démographe, historien, philosophe, médecin, linguiste, etc.), qui ont aimablement accepté d’apporter leur contribution et leur analyse.
D’autres personnalités ont, elles, accepté d’apporter un témoignage sur le service public. Elles sont, elles aussi, d’origine diverse (comédien, écrivain, humoriste, sportif...).
Ce brassage a l’avantage de vouloir dépasser les frontières entre disciplines en essayant de mettre en évidence les différentes facettes et approches sur un même thème.
C’est aussi une manière de renouer avec le rôle émancipateur du syndicat et ce qu’écrivait Fernand Pelloutier: «Ce qui manque à l’ouvrier, c’est la science de son malheur.»
Parallèlement, les unions départementales présenteront le 6 octobre, à la presse, l’édition mise à jour du livre noir de la RGPP édité par la Confédération, agrémenté dans beaucoup de départements d’exemples locaux.
Dans le même temps, la campagne électorale pour les élections du 20 octobre dans la fonction publique d’État et la fonction publique hospita-lière se poursuit. Pour ma part, je suis allé la semaine dernière à Lyon, en Drôme-Ardèche et à Marseille visiter des hôpitaux et un centre DGFIP (finances).
Partout, les conditions de travail sont de plus en plus dures, les effectifs de plus en plus insuffisants. Les fonctionnaires souffrent de ne plus pouvoir exercer correctement leur mission de service public. Des lits sont fermés dans les hôpitaux faute d’effectifs suffisants, des retards sont enregistrés aux finances pour les mêmes raisons. Le comble, c’est qu’on évalue individuellement des agents dans le même temps où on remet en cause les moyens et le rôle du service public.
Vouloir comparer toutes les activités d’un hôpital avec les activités d’une clinique est aberrant. Pour ne prendre qu’un exemple, le service de pointe des grands brûlés à l’hôpital de la Conception (Assistance publique de Marseille) ne pourra jamais être équilibré financièrement parce que c’est impossible.
À Privas, l’avenir de la maternité est en jeu depuis plusieurs années, ce qui est particulièrement révoltant pour le personnel et inquiétant pour la population. Et, nous le savons tous, la fermeture d’une maternité est souvent le prélude à d’autres fermetures, aux urgences ou en chirurgie.
La logique budgétaire est souvent inconciliable avec celle de proximité, inhérente au service public.
Les politiques vont peut-être finir par s’en rendre compte avec le résultat des sénatoriales, nombre d’élus locaux ayant dû faire face, depuis quelques années, aux fermetures de services, de classes, de bureaux de poste ou de perceptions.
Pour toutes ces raisons, notre bagarre est plus que motivée et justifiée pour des raisons sociales, économiques et républicaines.
L’austérité est incompatible avec le progrès social et les valeurs républicaines
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Jean-Claude MAILLY - http://www.revueforum.fr