InFOrmation syndicale

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30 novembre 2012

Édito: «UN VOTE IMPORTANT POUR LES SALARIÉS DES TPE»


Éditorial de Jean-Claude Mailly

Interview diffusée le 24 novembre sur France Inter dans le cadre d’Expression directe. 



Dans quelques jours, plus de quatre millions et demi de salariés sont invités à voter pour un syndicat. Quatre millions et demi; c’est beaucoup. Qui est concerné?
J-C Mailly: Tous les salariés des très petites entreprises de moins de 11 salariés et qui ne bénéficient ni de délégués du personnel, ni de comité d’entreprise. Ce sont des salariés qu’on rencontre tous les jours: ils travaillent dans une boulangerie, une pharmacie, un cabinet d’avocats, un garage, ou sont cadres dans une société de services également. Si ce n’est déjà fait, ils vont tous recevoir dans leur boîte aux lettres le matériel pour pouvoir voter. 

Et pourquoi ce scrutin est-il si important?
J-C Mailly: Parce que c’est ce qui va, d’une certaine manière, déterminer leurs droits. Nous considérons, à Force Ouvrière, qu’il y a des très petites entreprises, mais pas pour autant de très petits droits ou de très petites élections. Ceux qui sont appelés à voter entre le 28 novembre et le 12 décembre, par internet ou par correspondance, ne vont pas élire de délégués mais devoir choisir le syndicat qui les défendra le mieux. En votant pour Force Ouvrière, leurs droits seront mieux pris en considération, à la fois par les pouvoirs publics et par les employeurs. 

Concrètement, qu’est-ce que le fait d’être représentés par un syndicat peut leur apporter à ces salariés?
J-C Mailly: Justement, quand on est salarié d’une TPE, on ne bénéficie pas obligatoirement d’une couverture complémentaire santé; on n’a pas toujours accès aux Chèques-Vacances ou aux titres-restaurants. Nous voudrions que ces salariés puissent, eux aussi, acquérir ces droits. Comment les acquérir? Par la négociation. Nous avons déjà sollicité les organisations d’employeurs au niveau national sur ces questions essentielles. Et c’est par la force qu’ils donnent aux syndicats en général, mais surtout à FO, qu’on sera en situation de peser dans les négociations. Je veux d’ailleurs indiquer que, d’ores et déjà, Force Ouvrière vient de signer avec une institution de prévoyance la mise en place d’une complémentaire santé pour tous les adhérents FO. En clair, tout adhérent FO ou adhérente FO qui n’a pas de complémentaire santé, ou qui a une mauvaise couverture, va avoir accès à un tarif intéressant pour lui et ses proches. 

Tous les syndicats se présentent à cette élection?
J-C Mailly: Oui, car cette élection s’inscrit dans le calcul de représentativité pour permettre à ces salariés de s’exprimer. Pour FO, il s agit surtout que ces salariés puissent avoir de nouveaux droits. Il existe un deuxième point fort, c’est l’information. Quand on est salarié d’une TPE, on ne sait pas toujours où se renseigner pour connaître ses droits... Voilà pourquoi nous avons mis en place une plate-forme Internet –www.infotpe.fr– où ces salariés trouveront des informations sur leurs droits en fonction de leur branche professionnelle. Mais il est aussi possible de poser des questions, auxquelles nous répondons rapidement. 

Comment êtes-vous sûr que ces propositions correspondent à l’attente de ces salariés?
J-C Mailly: Parce que, grâce à ce moyen et au réseau FO sur tout le territoire et toutes les professions, nous avons régulièrement des remontées du terrain. Au-delà, je me déplace fréquemment, au moins deux ou trois jours par semaine, à la rencontre des salariés de grandes entreprises, mais aussi de salariés de très petites entreprises. Et quand on discute avec eux, voire parfois avec des artisans, ils nous expliquent que beaucoup de salariés de TPE –dès qu’ils le peuvent– s’en vont travailler ailleurs parce qu’ils veulent avoir un meilleur salaire, une couverture santé ou un comité d’entreprise. Pour permettre à ces salariés de rester dans leur emploi s’ils le souhaitent ou dans l’entreprise en question, il est crucial qu’ils puissent avoir accès aux mêmes droits que ceux des grandes entreprises 

On sait qu’il y a souvent beaucoup d’abstention lors des élections professionnelles, même lorsque le vote se déroule sur le lieu de travail, pensez-vous que ces salariés vont se déplacer?
J-C Mailly: En l’occurrence, il n’y a pas obligatoirement de déplacement puisqu’il s’agit d’un vote par Internet ou par correspondance une fois le matériel reçu dans leur boîte aux lettres, ce qui d’ailleurs n’est pas sans poser de problèmes. Je sais bien que ce n’est pas toujours facile, ne serait-ce que parce qu’il faut bien percevoir les enjeux d’un tel scrutin. Mais leur vote sera un vote important pour leur avenir. Et le fait de voter pour un syndicat qui négocie de manière permanente constitue une garantie pour eux. 
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Audio : JEAN-CLAUDE MAILLY SUR FRANCE INTER
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