InFOrmation syndicale

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14 février 2020

Macron et Philippe isolés

par Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique

Plus de deux mois après le déclenchement de la grève interprofessionnelle pour le retrait de la « réforme » des retraites, la résistance et la détermination des salariés restent totalement intactes. Plus de 60 % des français et parmi eux une grande majorité de salariés, réclament avec nous le retrait du projet de loi. La classe ouvrière n’est pas seule à revendiquer l’abandon de cette contre-réforme. Vendredi dernier (6 février), le Conseil National des barreaux a décidé de la poursuite de la grève des avocats et les experts comptables sont «vent debout» contre un système qui conduirait à « cotiser plus pour gagner moins ». Selon les calculs de la Cavec (Caisse d’assurance vieillesse des experts comptables et commissaires aux comptes), le montant des pensions des experts comptables diminuerait de 74 % avec le passage au régime universel.
Rappelons que le Conseil d’État, composé de hauts fonctionnaires, a rendu un avis négatif sur le projet de loi en estimant qu’il cachait la vérité tant sur le financement que sur le montant futur des retraites. Macron et Philippe sont donc de plus en plus isolés. Ils sont désavoués par le Conseil d’État et perdent régulièrement des appuis dans leur propre camp. Les sondages annoncent même une déroute à l’occasion des prochaines élections municipales. Et pourtant ils poursuivent et s’acharnent à vouloir présenter leur projet de loi rejetée dans tout le pays. Dans la continuité de l’escalade répressive des derniers mois, en particulier contre les «gilets jaunes», le Premier ministre menace régulièrement d’un recours à la « force pour ramener l’ordre » et imposer ainsi sa « réforme ».

Depuis le 5 décembre, nombreux sont les syndicalistes et les manifestants qui ont été victimes de la répression. Arrestations policières musclées, gardes à vue, condamnations devant les tribunaux, mutilations, etc. : tout est bon pour intimider et tenter de briser la volonté de résistance actuelle. Un cran supplémentaire a été franchi ces derniers jours contre les enseignants et les lycéens, qui ne veulent tout simplement pas de la « réforme » du Bac et des épreuves communes de contrôle continu. Le ministre de l’Éducation Nationale de son côté veut imposer à tout prix et par la force si nécessaire la tenue de la session « E3C ». En tenue de combat, les forces de l’ordre pourchassent, gazent et matraquent les lycéens, comme au lycée Guist’hau à Nantes la semaine dernière. Et les recteurs ont reçu des consignes d’agir avec la plus grande fermeté : sanctions disciplinaires à l’égard des professeurs avec menaces de recours au code pénal, des 0/20 aux élèves récalcitrants. Des lycéens ont été obligés de composer sous présence policière. Visiblement, ils perdent leur sang froid !

La colère gronde. Mais, au risque de tout perdre, Macron et Philippe poursuivent dans la même direction. A travers cette attitude autoritaire et méprisante, c’est bien la démocratie qui est menacée, c’est-à-dire la reconnaissance du droit de tous de s’organiser librement pour défendre ses intérêts.

Dans cette situation explosive, l’action commune « pour le retrait » tient bon. Le 20 février, nous appelons à nouveau à la grève et à manifester sur cette base.

Au niveau national, la CFDT et ses satellites font le «sale boulot». Dans le secteur hospitalier, cette organisation a même réussi le tour de force d’entraîner dans son sillage l’ensemble des organisations syndicales et divers collectifs, à l’exception de Force Ouvrière, dans un appel national à se mobiliser pour « défendre » l’hôpital public le 14 février. La plate-forme revendicative de cet appel est un soutien à peine voilé au gouvernement : aucune référence à l’exigence du retrait du projet de loi sur les retraites et du maintien de la catégorie active, demande d’une bonne application de l’enveloppe fermée dédiée à l’hôpital (ONDAM) qui étrangle les hôpitaux.

À contrario, les syndicats de la RATP (UNSA, SUD, FO et Solidaires) appellent à se mettre en grève le lundi 17 février pour le retrait du projet de loi (journée morte), jour de présentation en première lecture à l’Assemblée Nationale du projet de loi de la réforme des retraites. La fédération FO des cheminots et les fédérations FO / CGT / SUD et CGC de la sécurité sociale ont décidé de rejoindre l’appel «RATP». Ils ont raison ! Nous soutenons pleinement cet appel à la grève de la RATP. Les agents de la RATP avec leurs syndicats ont été à la pointe pour le retrait depuis le 5 décembre et ils montrent à nouveau le chemin à emprunter, celui de la grève.