Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est rendu le mardi 13 septembre au lycée professionnel Eric Tabarly des Sables d’Olonne (Vendée) pour y vanter les mérites de sa contre-réforme de la voie professionnelle, dans la continuité de la loi Pénicaud de 2018.
Comme à chacune de ces occasions, le quartier est quadrillé par les forces de l’ordre. Des silhouettes encagoulées sont disposées sur le toit de l’établissement, tandis que des équipes de « men in black » régimentent la vie du lycée et caporalisent les services académiques. Cela n’a cependant pas empêché le SNETAA-FO, syndicat majoritaire des professeurs de lycée professionnel, de jouer pleinement son rôle, tant dans l’enceinte de l’établissement qu’aux abords du périmètre de sécurité établi par arrêté préfectoral.
Cette « transformation en profondeur » de la voie professionnelle se fera avec les professeurs, avait prétendu Macron. Force est de constater que le dispositif élyséen excluait toute expression syndicale, tout échange contradictoire, y compris avec les élus au conseil d’administration d’un lycée où le SNETAA-FO est particulièrement bien représenté. Jusqu’au matin même de la visite présidentielle, malgré les multiples tentatives de médiation du syndicat, rien n’était réglé.
Un tiers des professeurs du lycée Tabarly ont donc débrayé sur la dernière heure de la matinée, à l’appel de FO, pour exprimer leur refus de cette « réforme ». Dans un contexte aussi tendu que la venue du président de la république, ce n’est pas une mince affaire.
Dans le même temps, le SNETAA-FO académique, avec le soutien de son syndicat national, de sa fédération et de l’interpro, avait organisé une délégation aux abords du périmètre de sécurité pour expliquer les enjeux de la réforme, notamment aux journalistes.
Comme l’a rappelé Olivier Rosier, secrétaire académique du SNETAA-FO, « il est absurde de dire qu’il faut plus de stages pour les élèves avant le bac, alors que nous avons déjà des difficultés à en trouver auprès des entreprises aujourd’hui. De la même manière, dire qu’il faut plus d’enseignants professionnels issus de l’entreprise est une méconnaissance du terrain, puisqu’ils en viennent déjà ». La logique d’augmenter le temps de stage à hauteur de 50% au moins, avec compensation intégrale de l’enseignement général, se traduira nécessairement par des suppressions de postes en enseignement professionnel. Tout ceci est inacceptable et FO réaffirme son attachement à l’enseignement professionnel sous statut scolaire, ainsi qu’aux diplômes nationaux et aux qualifications.
Finalement, notre camarade Xavier Mauléon, représentant du SNETAA-FO dans le lycée, a été reçu par la Directrice en communication et le principal conseiller de Madame Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels auprès du ministre du Travail et du ministre de l’Education nationale. Il a ainsi pu exprimer les positions de SNETAA-FO à qui de droit.
Le 22 septembre, l’ensemble des organisations syndicales des professeurs de lycée professionnel se rencontrent au niveau national pour discuter des suites à donner aux annonces d’Emmanuel Macron.