InFOrmation syndicale

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21 décembre 2011

LES CHEVAUX DE TROIE

Alors que dans la plupart des pays de l'Union Européenne la colère gronde, que les grèves se multiplient comme en Grèce, le sommet européen vient de décider de renforcer d'une manière considérable le carcan qui depuis le traité de Maastricht en 93, étrangle tous les salariés.

A l'exception de la Grande-Bretagne, tous les gouvernements de droite comme de gauche, ont mis au point un nouveau traité : une sorte de Super Maastricht. Ils ont en particulier décidé que tous les pays devraient se doter de la règle d'or, c'est à dire de la règle d'austérité.

Un communiqué précise que : "la cour de justice européenne vérifiera que chaque pays transpose cette règle dans sa propre constitution ou à un niveau équivalent".

Alors une question se pose : que se passera-t-il dans l'hypothèse où, que ce soit par la voie parlementaire ou par la voie référendaire, un ou plusieurs pays refuseraient d'intégrer cette funeste règle d'or dans leur constitution ?

La cour de justice européenne va-t--elle mettre les parlementaires ou les peuples en prison ? Va-t-elle leur envoyer les chars ? Excessif ? Peut-être...

Encore que l'on puisse s'inquiéter quand on voit comment en Irak, en Afghanistan ou, plus récemment, en Lybie, on exporte la "démocratie", à coups de bombes, n'hésitant pas au passage à massacrer des milliers de civils, femmes et enfants.

Plus proche de nous, on a vu comment la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) a "débarqué" sans autre forme de procès, Papandréou et Berlusconi pour les remplacer par deux "employés", deux mercenaires de la BCE, de l'UE et de la banque Goldman Sachs.

"Quand la bourgeoisie viole sa propre légalité" on peut s'inquiéter sérieusement.

Certes, il ne servirait à rien de s'affoler, mais l'histoire nous a appris qu'en France comme ailleurs, les gouvernements, toutes couleurs confondues, et le patronat n'hésitent pas à utiliser la répression quand leurs intérêts fondamentaux sont mis en cause.

Ainsi, il nous faut dénoncer la répression dont sont victimes Nikos Photopoulos et ses camarades du syndicat Genop-deh pour avoir occupé un centre de distribution de l'électricité afin d'empêcher les coupures de courant qui frappent les chômeurs et ceux qui ne peuvent plus payer.

Bien sûr, nous apportons tout notre soutien à ces militants qui, en Grèce, avec toute la classe ouvrière, s'opposent à la "dictature de la dette", à la dictature de la Troïka, à la dictature de l'UE.

C'est dans ce contexte que le "sommet européen" a décidé d'accélérer et d'aggraver brutalement et considérablement la mise en oeuvre des plans d'austérité.

Il est évident que cette politique va se heurter à la résistance de la classe ouvrière.

Les grèves et manifestations qui se sont multiplié ces dernières semaines, en Grèce, au Portugal, et plus récemment en Angleterre et en Belgique, ne sont certainement que les prémices d'un mouvement encore plus important.

Les dirigeants de l'UE en sont parfaitement conscients. C'est pourquoi ils ont encore plus besoin de la "collaboration" des dirigeants des organisations syndicales pour tenter de prévenir la révolte qui point.

Il faut malheureusement bien constater, et ce n'est pas une surprise, qu'il se trouve toujours des candidats pour accompagner les pires politiques, ceux qui au nom de l'efficacité ou du pragmatisme veulent être "du bon côté du manche" !

Ainsi, quelques dirigeants d'organisations syndicales d'Espagne, d'Allemagne, d'Italie, de Belgique, et, bien sûr, les "inévitables compères" Chérèque et Thibault, viennent de signer une déclaration, intitulée "pour un nouveau contrat social", qui exige : "qu'une future révision des traités se fasse en intégrant la dimension sociale".

Sur ce point, le moins que l'on puisse dire est qu'ils ont obtenu satisfaction : nos retraites, la sécurité sociale, nos salaires, etc., tout passe à la moulinette ...

Ils déclarent également que : "face à ceux qui veulent changer les traités, uniquement pour renforcer le pacte de stabilité (sic), nous considérons que leur modification, même limitée, ne peut avoir pour seuls objectifs (re-sic) d'exercer une pression constante sur les budgets nationaux et le renforcement de l'austérité".

Enfin, et logiquement, les signataires se portent candidats pour participer à l'élaboration de ces mesures : "pour y arriver, en ces moments difficiles, il faut agir dans un cadre commun européen et ainsi renforcer le dialogue social européen."

Ne doutons pas que sur ce point aussi ils obtiendront satisfaction.

D'ailleurs en France, c'est déjà fait. Ainsi, à la demande expresse de François Chérèque, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il convoquait, pour janvier 2012, un "sommet social".

Il est parfaitement clair que ce "sommet" n'a pas pour objectif de négocier sur la base de notre cahier de revendications, mais tout au contraire de nous solliciter, de nous "mouiller", pour mieux faire "passer la pilule" auprès de la classe ouvrière.

Naturellement, il est hors de question que notre confédération joue le rôle du "cheval de Troie" de la Troïka, du gouvernement et du patronat au sein de la classe ouvrière.

Au moment où, dans le monde entier, les travailleurs et les peuples se lèvent pour secouer le joug de l'oppression, la place de notre confédération, libre et indépendante, en France bien sûr, mais aussi à l'échelle internationale, est d'être aux côtés de ceux qui se battent, de ceux qui résistent.