C'est en ces termes que la section départementale du Syndicat National des Personnels de la Recherche et des Etablissements d'Enseignement Supérieur Force Ouvrière (SNPREES-FO), s'est adressée aux enseignants et non enseignants de l'Université de Nantes, dont ceux des trois IUT (Nantes/Carquefou, Saint-Nazaire, et La-Roche-sur-Yon) qui en dépendent.
En effet l'Université de Nantes est, comme bien d'autres en France, en situation de crise budgétaire.
Une crise budgétaire qui résulte directement de la "Loi relative aux libertés et responsabilités des universités" , plus communément désignée "LRU", et qui prévoit principalement d'ici le 1er janvier 2013, l'accès de toutes les universités à l'autonomie budgétaire.
Comme pour les retraites ou pour la loi Bachelot "Hôpital, Patients, Santé, Territoires", FO se trouve avoir été la seule organisation syndicale à avoir clairement exigé le "RETRAIT"' de la contre-réforme, d'autres organisations condamnant certes la LRU, mais se dérobant, selon un scénario que l'on ne connaît que trop en tous domaines, à l'exigence pure et simple de "RETRAIT".
Toujours est-il que, faute de "retrait", les conséquences financières de la LRU et de l'autonomie des universités sont aujourd'hui là. Et le risque est fort d'appliquer aux universités la solution drastique de la "dictature de la dette" qui sévit aujourd'hui dans toute l'Europe de Merkozy : faire payer aux peuples, en l'occurrence aux personnels universitaires, le prix d'un retour au forceps au "rééquilibrage" des comptes.
Notre camarade Nicole Langlois a prévenu que FO ne mangerait pas de ce pain là lors de la réunion du Comité Technique de l'Université de Nantes d'octobre 2011. Depuis, à l'IUT de St-Nazaire, une AG du personnel a voté une motion et décidé d'une pétition dans le même sens.
Déclaration de Nicole Langlois au nom du SNPREES-FO lors du Comité Technique de l'Université de Nantes du 20 octobre 2011
" Ce Comité Technique est le premier qui se tienne à l'Université de Nantes après les élections professionnelles du 20 octobre dans la Fonction Publique, en application de la «loi de modernisation du dialogue social dans la Fonction Publique» issue des accords de Bercy que FO n’a pas signés.
(...) FO enregistre une progression significative dans la Fonction Publique de l’État, comme dans l’Education Nationale où la FNEC FP-FO et ses syndicats gagnent 3 points, comme dans les CT d’établissement de l’Enseignement Supérieur où le SNPREES-FO présentait des listes.
Cette progression est due au fait que FO se présentait clairement pour la défense du Statut Général de la Fonction Publique, base de la Fonction Publique républicaine, pour la défense des statuts particuliers des corps de fonctionnaires d’Etat, avec les droits et garanties qui leur sont attachés, et pour gagner ce statut de fonctionnaire d’État pour les non-titulaires, contre le «dialogue social» ayant pour but le démantèlement systématique des statuts.
Avec la mise en place des CT, c’est la fin du paritarisme, l'un des fondements du Statut Général de la Fonction Publique, au profit de l’instauration d’un «dialogue social» à tous les niveaux, ce qui a pour but de détricoter le Statut Général de la Fonction Publique et les statuts particuliers des corps.
Dans le CT, FO combattra pour la défense du statut et de l’égalité de traitement des fonctionnaires.
Limoges, Pau, Nantes, Bordeaux 3, Paris 4, Rennes 1, Brest, Bretagne Sud, etc. : la liste des Universités maintenant autonomes en graves difficultés financières et même en déficit s’allonge chaque jour. Huit sont maintenant sous tutelle directe du recteur d’Académie. Toutes sont confrontées aux conséquences de l’insuffisance des dotations ministérielles.
Les élus FO s’opposeront à toutes les mesures visant à faire supporter par les personnels, les étudiants, les conséquences d’une dette qui n’est pas la leur, ni celle des salariés en général. Ils s’opposeront notamment :
- aux gels de postes par non-renouvellement de départs en retraite et baisse de recrutements, à la suppression de formations pour les personnels, aux réductions des primes ou étalements de leur versement,
- aux recours aux réserves financières pour limiter le déficit, au gel des investissements et réduction des dépenses de fonctionnement,
- aux suppressions d’enseignements et réductions de budgets de recherche,
- à toute externalisation et mutualisations de services
Les élus FO considèrent qu’il revient à l’État d’assumer ses responsabilités, pour doter les Établissements d’un budget leur permettant d’assurer leurs missions, dans le respect des droits et garanties des personnels."