L'Assemblée Générale annuelle des personnels FO de la Ville de Nantes et de Nantes Métropole s'est tenue le 29 novembre dernier. Elle a réuni quelque 120 syndiqués. Introduite par les exposés de Sylvie Daguin, la secrétaire du syndicat, et de Patrick Hébert, le secrétaire de l'UD, l'AG a été l'occasion d'évoquer toutes les questions d'actualité: de la crise mondiale du capitalisme et des politiques d'austérité qu'elle génère, ... aux revendications pour lesquelles le syndicat s'est battu pied à pied au cours de l'année écoulée et à celles demeurant à satisfaire et qui vont mobiliser les énergies militantes au cours des semaines et mois à venir.
Le rapport moral de Sylvie Daguin, qui avait pris voilà un peu plus d'un an la succession de notre camarade Joël Buret, lequel avait fait valoir ses droits à la retraite, a été adopté à l'unanimité : c'est là la reconnaissance d'un solide bilan d'action. Le bureau a, quant à lui, été élu à l'unanimité moins 3 abstentions. C'est aussi la traduction d'une profonde unité militante. De plus, sa composition est le reflet de l'élargissement de la sphère des recrutements catégoriels du syndicat : de ce point de vue, l'entrée au bureau d'un cadre de l'Ecole des Beaux-Arts témoigne de la diversification grandissante du rayonnement et de la syndicalisation inter-catégoriels de Force Ouvrière parmi les agents de la ville de Nantes et Nantes Métropole.
Un bilan revendicatif des plus encourageants
En cette période où les collectivités territoriales glissent dans une RGPP non dite, FO est confrontée, et pas que localement, aux formes nouvelles que prennent les politiques de compression des "masses salariales", et doit en conséquence "ajuster le tir" revendicatif à la nouvelle donne.
Le blocage des grilles indiciaires et de la valeur du point d'indice tend à déporter le curseur du "grain à moudre" négociable pour améliorer le pouvoir d'achat, vers les "régimes indemnitaires".
De la bataille pour les régimes indemnitaires...
Mais les élus n'acceptent les revalorisations des régimes indemnitaires que lorsque le rapport de force syndical créé les y obligent. De plus, ils usent du transfert/mutualisation d'un nombre croissant de services communaux vers les institutions supra-communales (ainsi de la Ville de Nantes vers Nantes Métropole), pour geler l'évolution des régimes indemnitaires ou les revaloriser a minima. Ils jouent en la matière sur les différentiels pouvant exister entre les régimes indemnitaires de Nantes-Ville et ceux de Nantes-Métropole, pour refuser des revalorisations à telles ou telles catégories de personnel communal, au prétexte de prochains transferts des agents concernés vers Nantes-Métropole, où les garanties indemnitaires pourront être moindres.
La superposition, d'une part de la diversité des régimes indemnitaires au sein même de Nantes-Ville, et de celle existant entre Nantes-Ville et Nantes-Métropole d'autre part, aboutit en quelque sorte à une "Tour de Babel indemnitaire", où les gestionnaires politiques veulent à tout prix éviter de mettre le doigt dans l'engrenage des concessions indemnitaires substantielles, tandis qu'à l'opposé FO organise service par service et/ou c atégorie par catégorie, avec mobilisation à l'appui, la rédaction des cahiers revendicatifs, en sachant utiliser toute revendication catégorielle satisfaite comme tremplin pour la satisfaction des revendications indemnitaires de telle ou telle autre catégorie de personnel.
La longue partie de son exposé que Sylvie Daguin a consacré au sujet, décortiquant tant le détail des avancées que des batailles en cours restant à gagner, prouve l'intensité de l'engagement revendicatif militant de FO en la matière. Pleine implication qui n'est d'ailleurs pas étrangère au flux des adhésions vers Force Ouvrière ; et cela va de pair d'ailleurs avec la forte participation à l'AG 2011 du syndicat.
Il serait ici trop long et trop "technique" de rentrer dans chacune des avancées indemnitaires dont FO a été l'élément moteur. Nous nous contenterons d'évoquer quelques-unes des plus significatives, dont L'Ouest Syndicaliste s'était d'ailleurs fait l'écho au cours des mois passés : EHPAD, agents administratifs de la Ville et du CCAS, ASVP...
Mais Force Ouvrière a aussi marqué des points sur d'autres fronts, avec à la clef signature d'accords : ainsi à l'assainissement sur les déroulements de carrière.
... à celle de la grève pour le retrait de la réforme des retraites
Et, à juste raison, la secrétaire du syndicat a rappelé, dans son rapport moral, que les Municipaux Force Ouvrière n'en avaient pas pour autant oublié la dimension interprofessionnelle du syndicalisme indépendant. Ils ont ainsi mené la bataille d'explication sur la portée liberticide, tant dans le public que dans le privé, des lois de 2008 et de 2010 sur les nouvelles normes de représentativité syndicale.
Et surtout, à l'automne 2010, ils ont fait adopter par les agents municipaux, en grève pour la circonstance, une résolution commune FO-CGT-CFTC demandant l’abandon de la réforme des retraites.
En ordre de marche pour gagner
Forts des avancées qu'ils ont souvent dû obtenir par la mobilisation et le rapport de force, les Municipaux nantais sont repartis de leur assemblée générale avec un calendrier militant et revendicatif chargé.
Avec des objectifs immédiats à gagner : notamment et encore en matière indemnitaire au service "BATI". Ou à plus lointaine échéance : leurs élections professionnelles de 2014 en particulier.