Editorial de Philippe Pihet, Secrétaire Confédéral
Le 13 juin dernier, tous les administrateurs FO de caisses AGIRC et ARRCO étaient invités à la Confédération pour participer à une journée d’information et de réflexion sur la retraite complémentaire des salariés du secteur privé.
L’intervention de Jean-Claude MAILLY, Secrétaire général de la Confédération, a permis de faire le point sur les régimes et aussi sur l’actualité du décret «60 ans». Si, comme l’a dit Jean Claude, cette mesure va dans le bon sens, force est de constater que son périmètre est réduit, particulièrement en ce qui concerne les chômeurs. Jean Jacques MARETTE, Directeur Général du GIE AGIRC ARRCO, et de Daniel LEFEBVRE, Directeur des systèmes d’information faisaient ensuite une communication.
Les messages que je souhaite retenir relèvent de deux dimensions:
1 - Les organisations syndicales, et spécialement la nôtre, ont été à l’origine de la re- traite complémentaire. Ce n’est qu’une fois créées l’AGIRC puis l’ARRCO, qu’en 1972, le Législateur en a étendu les dispositions à l’ensemble des salariés du privé. L’efficacité des régimes n’est plus à démontrer depuis longtemps, surtout en ces périodes de crise économique. Nous pouvons passer ces creux grâce aux réserves constituées depuis une quinzaine d’années. Cependant, il faut rappeler deux évidences: les réserves ne sont pas inépuisables, surtout celles de l’AGIRC. Elles ont été constituées par l’effort des trois parties dans la répartition: les salariés, les entreprises et les retraités. La pérennité du système, rappelée dans chaque accord depuis plus de cinquante ans, est à ce prix.
2 - Si la répartition est un système obligatoire, celui-ci a une obligation de qualité de service rendu qui passe notamment par un système d’information unique: l’Usine Re- traite. Cette Usine Retraite est avant tout au service des participants et des adhérents des régimes. Elle matérialise la continuité de la retraite complémentaire quels que soient les changements dans la vie active. Le choix fait pour la construction de cette Usine a été la décentralisation. Même si le chemin est plus long, je partage l’analyse que l’adhésion est plus forte que la contrainte. Il nous reste à en maitriser le coût, ce qui sera fait dans les années qui viennent.
Cette journée nous a permis d’échanger aussi sur les regroupements de groupes de protection sociale qui furent un temps motivés par une trop grande dispersion de caisses et de systèmes d’information. Ils sont aujourd’hui commandés pour des raisons prudentielles du côté des activités d’assurance de personnes. Cela m’a donné l’occasion de rappeler la lettre et l’esprit de l’accord de juillet 2009: les groupes de protection sociale ont dans leur objet l’obligation de veiller aux intérêts de la retraite. Rappelons nous que nous tirons notre légitimité à siéger en tant qu’administrateurs de la source de financement. Gérer le salaire différé que constitue la cotisation patronale et salariale est notre mission. Sachons la respecter et la faire respecter, particulièrement à travers la qualité du service rendu.