InFOrmation syndicale

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26 février 2025

Les Dossiers de L'OS : Retraites 2025

 Dossier réalisé par Claire Compain, paru dans L'Ouest-Syndicaliste n°753 - Janvier 2025

Au sommaire du Dossier Retraites 2025:

  • 2025 les 80 ans de la Sécu
  • Revalorisation des retraites de 2,2 % au 1er janvier 2025
  • Les organisations syndicales enchaînées et emmurées dans le « conclave » 
  • Retraites : 40 milliards d’€uros de déficit ?
  • Le saviez-vous ?

 

2025 : Les 80 ans de la Sécu

Article 1 de l'ordonnance du 4 octobre 1945
« Il est institué une organisation de la sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu'ils supportent.
L'organisation de la Sécurité sociale assure dès à présent le service des prestations prévues par les législations concernant les assurances sociales, l'allocation aux vieux travailleurs salariés, les accidents du travail et maladies professionnelles et les allocations familiales et de salaire unique aux catégories de travailleurs protégés par chacune de ces législations dans le cadre des prescriptions fixées par celles-ci et sous réserve des dispositions de la présente ordonnance.
Des ordonnances ultérieures procéderont à l'harmonisation desdites législations et pourront étendre le champ d'application de l'organisation de la Sécurité sociale à des catégories nouvelles de bénéficiaires et à des risques ou prestations non prévus par les textes en vigueur. La couverture des charges de la Sécurité sociale est assurée par des cotisations assises sur l’ensemble des rémunérations et gains perçus par les bénéficiaires de chacune des législations. »
Les principes de cet article fondateur sont souvent repris dans une formule :
« De chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins ».

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Revalorisation des retraites de 2,2 % au 1er janvier 2025

Que le gouvernement Barnier soit tombé est une excellente nouvelle pour les retraités car le projet de loi de finances (PLF – le budget) et celui de la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025 n’ont pas été votés. Et donc, ils ne s’appliquent pas.

En l'absence de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement est obligé d'appliquer l'article L 161-25 du code de la Sécurité sociale qui prévoit explicitement que le montant des retraites de base, des minima de pension et de certains minima sociaux est revalorisé chaque année au 1er janvier – et pas le 1er juillet ou le 1er octobre… Dans ce cas, le taux de revalorisation s'applique automatiquement sans que personne n'ait son mot à dire. Son calcul est égal à l'inflation de l'année précédente donnée par l'INSEE, hors tabac, avec un minimum d'un point lorsque l'inflation est inférieure à 1%. En 2025, les retraites, les pensions civiles et militaires sont revalorisées de 2,2 %.

Or, chaque année depuis 2013, les gouvernements successifs se sont servis des lois de financement de la Sécurité sociale mises en place par les ordonnances Juppé en 1996 pour déroger à l'application de cet article. Cela prouve une fois de plus que l’objectif poursuivi n’est autre que de déroger au code de la Sécurité sociale et de faire des « économies » sur notre dos et sur notre santé. 

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Les organisations syndicales enchaînées et emmurées dans le « conclave »

Bayrou l’a réaffirmé. Ni suspension, ni abrogation. Il faudrait trouver un accord, de préférence sur la retraite par points tant rejetée en 2019 et qui revient comme un serpent de mer.
Bayrou a prévenu. Sans accord, c'est la contre-réforme de 2023 rejetée par 93 % des actifs qui s’applique. En somme, c’est le cocu qui paie la chambre.
Le patronat soutient la retraite à 64 ans – surtout pour le patron d'à côté car lui il préférera virer le salarié dès 55 ans et même avant. Il prône même un recul à 67 ans et considère depuis 1945 que la Sécurité sociale est une charge insupportable. Il a donc tout intérêt à attendre que la contre-réforme continue de s'appliquer.
Abrogation… Suspension… Application de la réforme. Quelles répercussions ?

Exemple pour la génération née en 1963 a 62 ans en 2025:

  • Si la réforme Macron est abrogée, l'assuré pourra partir à 62 ans.
  • Si elle est suspendue, il pourra partir à 62 ans et 6 mois.
  • Si elle n'est ni suspendue ni abrogée, il partira à 62 ans et 9 mois.     

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Retraites : 40 milliards d’€uros de déficit ?
Dans son discours de politique générale le 14 janvier, François Bayrou a repris un vieux discours alarmiste. Les retraites seraient en danger. Le déficit atteindrait les 40 à 50 milliards d’€uros.

Qu’en est-il vraiment ?
En réalité, le système des retraites est globalement financé. Il était à l'équilibre en 2022, en 2023 et légèrement déficitaire d'un à deux milliards en 2024. Dans le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) de juin 2021, il est précisé que la part des retraites dans le PIB demeure maitrisée jusqu'en 2070. Ceci est confirmé en 2022. Il ne manquerait qu'une dizaine de milliards d'ici 2030 sur un budget proche de celui de l'État. Et celui qui est à la tête du COR est un ami de Macron ! Notons qu’à présent, Bayrou réclame une mission flash à la Cour des comptes plutôt qu'au COR…

Alors d'où sort ce déficit de plus de 40 milliards ?
Le gouvernement considère que tout ce que l’État paye correspond à de la dette: les pensions des fonctionnaires, les compensations des exonérations de cotisations sociales offertes au patronat, les mesures de solidarité avec les différents régimes. Or, il s’agit d’un mensonge éhonté puisque la retraite des fonctionnaires est une continuité de leur salaire qui fait partie intégrante de leur statut. De façon tout à fait habituelle et normale, elles doivent donc être intégrées au budget de l’état et n’ont pas être instrumentalisées par Emmanuel Macron et son gouvernement.        

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Le saviez-vous ?

Sur le budget, l'essentiel est annoncé :
32 milliards d'économies sur le volet «.dépenses », c'est à dire sur l'École, l’Hôpital déjà à l'os, l'accès aux soins, les services publics!
21 milliards de hausses d’impôts sur le volet « recettes ». 

Mais il y a des gagnants…
Les entreprises du CAC 40 ont versé 98 milliards d'€uros à leurs actionnaires grâce aux cadeaux que Macron leur a faits. 78 milliards d'exonérations de cotisations patronales pour 2024 et on ne compte pas les aides publiques.
…et des perdants.
Pour les présidents du COR et du Medef, ceux qui doivent payer, ce sont les retraités à qui ils veulent supprimer l'abattement fiscal de 10 % et/ou aligner le taux de CSG des retraités sur celui des actifs qui s’élève à 9,2 %. 

 

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Voir aussi : Nous ne sommes pas les subsidiaires du gouvernement ! | Edito de Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique

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