InFOrmation syndicale

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24 janvier 2013

Mobilisation: LES INSPECTEURS EN GRÈVE CONTRE LA RÉFORME DU PERMIS DE CONDUIRE

Dénonçant une mutation bâclée, ils protestent contre le désordre engendré par la transposition d’une directive européenne et demandent davantage de considération. 
[voir : RÉFORME DU PERMIS DE CONDUIRE : FO APPELLE À LA GRÈVE]

Il devrait être difficile de passer son permis de conduire ces prochains jours. Le syndicat SNICA FO, représentatif de 72% des inspecteurs, appelle à la grève du 21 au 25 janvier. Le 14 janvier dernier, lors d’un appel inédit aux cadres à cesser le travail, la mobilisation avait atteint 80%.

Particulièrement remontés, les professionnels de l’inspection dénoncent le désordre engendré par la réforme bâclée du permis de conduire. Une directive européenne de 2006 impose une harmonisation du document et de l’examen entre tous les États membres. La France a prévu, par décret, de la transposer au 19 janvier 2013. Nouveau format de la pièce d’identité, nouvelles catégories pour le permis poids lourd, changement des procédures d’évaluation, nouveaux examens pour les deux-roues, nouveau système informatique... C’est une véritable révolution. Mais sur le terrain, rien n’est prêt.

«La réforme entrera en vigueur au plus tard le 23 janvier et les agents n’ont reçu aucune formation pratique aux nouveaux examens, dénonce Patrick Chopin, Secrétaire général du SNICA FO. L’administration a prévu que ça se fasse en situation réelle. Les inspecteurs seront accompagnés d’un collègue un minimum formé qui leur montrera les procédures lors de l’examen, en présence du candidat. Ils vont passer pour des rigolos.» Le matériel d’inspection non plus n’est pas prêt. Il faut refaire toutes les questions écrites et les nouvelles tablettes tactiles rencontrent des difficultés de connexion.

AUCUNE FORMATION PRATIQUE

«Même en perdant cinq minutes par candidat, à la fin de la journée le retard va être considérable, on peut avoir 50 personnes par jour, poursuit-il. Et les candidats ne seront pas dans les meilleures dispositions pour passer l’examen.»

Les inspecteurs demandent trois jours pour se former entre eux sur des véhicules et découvrir leur nouveau métier. Ils voudraient également travailler avec moins de candidats les premiers jours pour éviter l’engorgement. Ils n’ont toujours pas été entendus et ne ressentent aucune volonté de négocier de la part de l’administration.

Leur stress est d’autant plus grand qu’on leur refuse toujours de différer, pour les candidats aux permis moto et poids lourd, l’annonce du résultat, comme cela se fait déjà pour les voitures, afin de réduire les risques d’agression. Quant aux cadres, ils revendiquent une prime pour surcharge de travail. Le 14 janvier, le délégué interministériel leur a proposé 600 euros, une somme largement insuffisante à leurs yeux.

Autre difficulté, le nouveau logiciel informatique qui gère l’ensemble des fichiers et permet la saisie des résultats ne sera pas prêt avant septembre. «Pour l’examen du code, les premiers tests de simulation n’ont pas fonctionné et l’ancien logiciel est inutilisable puisqu’il ne prend pas en compte les nouvelles catégories de permis, ajoute Patrick Chopin. Les inspecteurs vont devoir bidouiller, peut-être ressortir les feuilles en papier et les tampons et saisir manuellement tous les résultats le soir.»

En raison de ces problèmes informatiques, le remplacement du fameux carton rose par une carte à puce électronique sécurisée vient d’être repoussé à septembre par le ministère de l’Intérieur. Fini le permis à vie, ce document sera valable quinze ans pour les voitures et les motos et cinq ans pour les poids lourds. Mais pas de panique, les titulaires du permis ont jusqu’à 2033 pour faire l’échange.
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Article paru dans FO Hebdo n°3059