Michel Le Roc'h – Secrétaire Adjoint de l'Union Dépatementale Cgt-FO de Loire Atlantique
Laurent HALET, délégué syndical de l'entreprise ABRF | Nathalie DURAND-PRINBORGNE, déléguée syndicale des Chantiers de Saint-Nazaire STX | Yann RAVART, délégué syndical ArcelorMittal du site de Basse Indre | Michel LE ROC'H, secrétaire général adjoint de l'Union Départementale FO de Loire Atlantique | Yves DANIEL, député de la circonscription de Châteaubriant | Michel HUNAULT, maire de Châteaubriant |
Comme l'a expliqué tout à l'heure Laurent Halet, les ABRF avait il y a 2 ans un carnet de commandes plein, principalement à l'export et faisait travailler 250 compagnons à temps plein.
Malgré cela et sans que l'on comprenne vraiment pourquoi, la situation financière des ABRF s'est rapidement dégradée et l'entreprise compte aujourd'hui un passif de 18 millions d'euros. L'entreprise a été placée en procédure de sauvegarde par le tribunal d'Orléans. En écho à cette situation nouvelle, des clients, principalement allemands, se sont détournés de l'entreprise.
Un nouveau PDG a été mis en place pour essayer de redresser la barre et il doit présenter un plan de sauvegarde pour le 30 avril prochain, sans quoi les ABRFI seraient placés en liquidation judiciaire.
Notre sentiment à Force Ouvrière, c'est qu'il ne peut pas y arriver seul. La perspective d'une reprise du site par le russe UVZ s'est envolée. Alors qui aujourd'hui peut sauver les ABRFI de la situation catastrophique dans laquelle l'entreprise s'est mise ? Qui peut garantir le maintien du site et de tous les emplois ? Qui peut aider les ABRFI à retrouver un repreneur solide et efficace ?
Nous pensons que seule la puissance publique peut aider la direction actuelle à sauver l'entreprise. Certes l'Etat ne peut sans doute pas tout, mais il peut aider à sauvegarder le site et tous les emplois, à court terme en garantissant le maintien du site et des emplois, à terme en aidant à la reprise du site par une société solide.
C'est le sens du courrier que nous avons envoyé au ministre du redressement productif, qui suit déjà ce dossier avec attention. Jean Marc Ayrault a également accusé réception de ce courrier et nous remercions ici Monsieur le député pour son intervention à l'Assemblée Nationale sur ce dossier, et espérons être reçus dans les prochains jours.
Le site de Châteaubriant fait la preuve de son haut niveau de technicité en fabricant et livrant 1200 wagons Portes-Autos depuis 2009 sur le marché Allemand.
Sur le marché français, 60000 des 85000 wagons du frêt arrivent au 2/3 de leur durée de vie estimée à 60 ans. Leur remplacement inéluctable doit être programmé selon un calendrier rationnel et passe par la construction de 600 wagons neufs par an dont 300 portes-Autos. Et il y a la maintenance de ce parc qui nécessite de très nombreuses heures de travail.
Il y a donc la place dans notre pays pour tous les sites existants, y compris les ABRFI.
A l'heure où les chiffres du chômage sont à la hausse, nous considérons à Force Ouvrière que tout doit être fait pour relancer l'activité économique. En 3 ans, 1000 usines et 120000 emplois ont été perdus en France dans l'industrie. Il faut que cela cesse.
Pour relancer l'activité industrielle, nous considérons à Force Ouvrière qu'il est nécessaire de tourner le dos au dogme européen de la concurrence libre et non faussée, de l'abaissement du coût du travail et de l'euro fort. L'austérité permanente, avec un pouvoir d'achat en berne, c'est à coup sûr l'asphyxie de l'économie.
L'Etat et la nation tout entière doivent avoir une stratégie globale de sauvegarde de l'industrie. L'industrie c'est le poumon de l'activité économique d'un pays. Et de ce point de vue, la création de la banque publique d'investissement, revendication de Force Ouvrière depuis 2007, est un point positif. La Banque Publique d'Investissement, compte investir, au delà des prêts qu'elle va également accorder, 2 milliards d'euros dans 1000 entreprises dès cette année. C'est l'une des pistes pour aider les ABRFI. L'autre piste c'est la mise en place d'une vraie stratégie industrielle pour le frêt français comme l'on évoquée ici même Monsieur le député de la circonscription et Monsieur le maire de châteaubriant.
Comme l'a dit Laurent Halet tout à l'heure, Châteaubriant a besoin de son industrie ferroviaire pour vivre ! L'Etat peut et doit intervenir pour aider ainsi à préserver un site qui depuis 40 ans a fait preuve de son haut niveau technologique.
Nous allons rencontrer Monsieur Montebourg. Nous ferons bien entendu un compte rendu de cette rencontre dès que possible.
Merci aux élus. Merci à tous pour le soutien que vous apportez au ABRFI. Nous continuons ensemble à nous battre pour le maintien du site et ses 139 emplois.
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ABRF : RASSEMBLEMENT LE 27 FÉVRIER, À CHATEAUBRIANT - vidéos des interventions