« 22,5 % seulement des écoliers verront finalement leur emploi du temps modifié en septembre, selon une estimation donnée par le ministère de l'éducation ». (le monde du 21/06/2103)
La CNAF traîne des pieds pour financer les accueils périscolaires. Il s'agit d' « une décision un peu unilatérale du ministère de l'Education nationale, qui demande aux collectivités locales (...) d'accueillir les enfants" en dehors des heures de classe, a déclaré Jean-Louis Deroussen, président du conseil d'administration de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), la branche famille de la Sécu. Et donc à la CNAF d’apporter les financements nécessaires à cette réforme.
Taux d’encadrement retoqués mais jusqu’à quand ? Le Conseil d'État rejette le projet de décret visant à permettre un assouplissement des taux d'encadrement des activités périscolaires dans le cadre d'un projet éducatif territorial : «On ne peut expérimenter une réforme en réduisant une règle qui induirait une baisse de la sécurité des mineurs.» Mais la nouvelle mouture en préparation prévoirait une expérimentation avec les mêmes taux sur 3 ans en mettant en avant le PEDT (projet éducatif territorial) comme gage de qualité.
Animateur, un métier ? Le BAFD pourrait être suffisant pour diriger un accueil périscolaire de plus de 80 enfants et plus de 80 jours par an. Diplôme non professionnel permettant d’exercer des fonctions de direction d’ACM ( accueil collectif de mineurs) occasionnel, c’est une formation le plus souvent payée par l’animateur. Ainsi, les employeurs n’auraient plus besoin de former leur personnel aux métiers de l’animation. Un vrai retour en arrière pour le SNEPAT FO qui milite depuis tant d’années pour la reconnaissance du métier. Une idée contre productive. Un camouflet pour la professionnalisation.
Tous à la plage ! La fondation Total entre dans la danse : « 4 mil lions d’euros assu re ront le déve lop pe ment d’acti vi tés éducatives et cultu rel les en dehors du temps sco laire, notam ment en accom pa gnant la réforme des ryth mes éducatifs dans le pre mier degré. » (source, ministère jeunesse et sports).
Non seulement les collectivités territoriales feront avec le budget dont elles disposent, pour certaines pas grand-chose, mais c’est maintenant le privé qui financera les activités des enfants. Un grand progrès ! L’état exigeant de neutralité lorsqu’il s’agit de nouer des partenariats école/entreprises l’est beaucoup moins quand il s’agit de trouver des financements pour sa réforme.
A Nantes, la désorganisation de la journée de l’animateur comme celle de l’enfant est en marche. Les horaires des écoles ne seront confirmés en particulier pour les expérimentations, que le 5 juillet, quand tous les animateurs périscolaires seront déjà partis vers d’autres emplois. Les contrats signés cette fin de mois de juin, ne permettent pas de parler de réduction de la précarité comme les élus le proclament devant leurs auditoires. Au contrat de travail de base certes augmenté, il reste des heures complémentaires. Les horaires n’étant pas harmonisés, toutes les communes n’ayant pas fait le choix d’appliquer la réforme, des animateurs doivent faire des choix difficiles et parfois abandonner des postes ou la possibilité d’étendre leurs temps de travail à NAP. Ainsi plus de 20 formats de postes seront proposés.
La question de la complémentarité des temps de travail NAP/ACCOORD sera plus que jamais d’actualité. Des heures de préparation en plus pour certains qu’il va falloir caser dans un emploi du temps déjà très morcelé. Des congés que l’on cache pour travailler et ne pas perdre de salaire, au mépris du code du travail et de sa santé. Sur la question de la sixième semaine de congés, le SNEPAT FO et l’inspecteur du travail sont formels : il est impossible de travailler sur cette semaine sauf à dénoncer l’accord d’entreprise. Travailler pendant ce congé quel qu’en soit son fondement est INTERDIT.
Enfin quel temps restera t’il pour la formation des personnels quand on sait que NAP exige que les salariés de l’ACCOORD soient présents sur leur poste même s’ils sont en formation ?
Le mercredi n’en déplaise à certains sera vraiment une folle journée. Pris en charge par plusieurs catégories de personnel (animateurs péri et/ou extra scolaire, atsem, enseignant, personnel de service…) l’enfant aura parfois en plus la mauvaise surprise à la rentrée de changer de centre de loisirs donc de repères. Relais avec les enseignants, prise en charge, déjeuner, temps de trajet vers les centres de loisirs, animateurs et enfants subiront une journée morcelée, fatigante et sans aucune plus value pédagogique…
Pour le SNEPAT-FO
- Réduire la précarité, c’est avoir un véritable temps de travail sans partie variable et à temps plein.
- La professionnalisation, c’est avoir la possibilité de se former pendant le temps de travail et tout au long de sa carrière avec de vrais diplômes de l’animation, et non pas en finançant son BAFA et/ou BAFD .
- Pour un travail de qualité il faut les moyens humains et matériels à la hauteur des enjeux. l’égalité de traitement doit être la règle pour tous.
- Comme pour tous les salariés, l’exigence c’est le respect du code du travail et de la convention collective. Se reposer pendant ses congés est un droit. Pas de négociation possible.
La solution ? Un seul employeur pour les animateurs !
Depuis des années le SDEPAT FO 44 en est convaincu et milite pour :
- Garantir des conditions de travail décentes,
- Réduire la précarité,
- Accéder à la formation professionnelle,
- Vivre sereinement de son travail…
- ETRE ENFIN RECONNU COMME PROFESSIONNEL !
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Contact : Laurence GILBERT - gilbert.laurence0266@orange.fr