Victoire des trois organisations syndicales FO, CGT, SNU qui, dans un combat de front unique, font tomber un accord scélérat de classification. Celui-ci, pendant du PPCR dans la fonction publique, s’inscrit directement dans la politique générale d’abaissement du coût du travail, dictée par le gouvernement et ratifiée par les complices habituels CFDT, CFTC et CFE-CGC.
Au profit de l’individualisation de la rémunération et de l’étirement des carrières, la nouvelle «classification» enterrait un accord de déroulement de carrière automatique dont bénéficient les salariés de Pôle Emploi des Pays de la Loire, lui-même arraché par Force Ouvrière dans la grève il y a 30 ans.
Le 19 décembre 2014, FO-CGT-SNU, représentant près de 60% du personnel, font valoir leur droit d’opposition pour faire obstacle à cet instrument de destruction des acquis sociaux.
Aussitôt, les organisations syndicales signataires CFTC-CFDT-CFE-CGC n’hésitent pas à trainer FO-CGT-SNU en justice en saisissant le TGI pour vice de forme afin de faire invalider l’opposition.
La justice piétine alors la démocratie en donnant raison, le 26 mai 2015, à ces organisations syndicales fossoyeuses des droits des salariés.
Ce 7 janvier, suite à l’appel interjeté par FO-CGT-SNU, le délibéré de la Cour d’Appel déclare finalement l’opposition comme étant recevable et met ainsi un coup d’arrêt à l’accord de classification si cher à la direction générale et ses alliés.
C’est tout le combat syndical dans l’unité des salariés de Pôle Emploi qui se trouve ainsi remis sur les rails.
A l’heure où le gouvernement entretient volontairement un climat anxiogène, cherchant par tous les moyens à mettre les salariés à genoux et à faire taire leurs revendications, cette victoire redonne un vrai souffle à la classe ouvrière. C’est bien la démonstration que celle-ci, lorsqu’elle est déterminée et organisée, peut faire reculer le gouvernement.
Le combat continue. Une intersyndicale nationale FO-CGT-SNU se tient ce 11 janvier pour discuter de la façon dont Pôle Emploi s’inscrira dans l’appel à la grève du 26 janvier. Comme à la Sécurité Sociale, il se peut qu’un appel commun à la mobilisation soit lancé.
Anne-Cécile Trégret