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01 juin 2016

EHPAD : FO dénonce des situations extrêmement tendues

Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Éhpad)

Le 25 avril dernier s’est tenue à l’Union départementale une conférence sur les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), présidée par Gérard Caillon – secrétaire-adjoint du groupement départemental des services de santé - et Claire Compain - présidente de l’Union départementale des Retraités.
Qu’il s’agisse d’établissements privés, territoriaux ou hospitaliers, le bilan est catastrophique. La mise en œuvre par le gouvernement du Pacte de responsabilité, signé par le Medef et la Cfdt, a entraîné une dégradation sans précédent des conditions de travail des personnels et de la qualité d’accueil des résidents. Aide-soignants, infirmières et agents de service de ces établissements étaient présents pour témoigner de ce mal-être au travail et des conséquences sur la prise en charge des personnes âgées.


Des conditions de travail insupportables

En sous-effectif chronique, mis à rude épreuve, les personnels soignants sont au bord de l’épuisement professionnel.

« A 35 ans, certaines d’entre nous doivent s’arrêter pour des problèmes d’épaules à force de soulever les personnes âgées très dépendantes », souligne Morgane Bergot, aide-soignante à l’hôpital de Savenay.

En effectifs réduits, les week-ends sont difficiles. « Un week-end, on a dû réaliser vingt-cinq toilettes à deux… On a fini épuisées » déclare Anne Hélou, aide-soignante dans un Ehpad associatif.

A la frustration du personnel s’ajoute parfois la colère des familles. Comme l’indique Gérard, « un Ehpad peut coûter jusqu’à 2 200 €uros par mois pour une personne âgée. Une lourde charge au regard du montant des pensions de retraite. Or, malgré les efforts des personnels, les conditions de la prise en charge se dégradent de plus en plus. Et le mécontentement retombe sur le personnel subissant des agressions verbales ».


La pénurie de moyens met en danger les résidents

Les conditions de travail citées plus avant peuvent conduire à une maltraitance institutionnelle des résidents. De manière unanime, les témoignages recueillis ont fait état du manque de temps consacré pour les soins, la toilette, avec dans certains établissements, une douche par semaine. Même difficulté pour la prise du repas, réduite à 5 minutes, étant donnée par un seul agent pour 8 résidents en même temps.

Par ailleurs, Gérard explique qu’« avant, les résidents entraient à l’âge de 60-65 ans. Aujourd’hui, ils entrent plus âgés avec des pathologies plus lourdes (Alzheimer, démence sénile) ce qui nécessiterait l’embauche de personnels qualifiés et en nombre suffisant pour assurer la sécurité des résidents ».


La loi «Vieillissement» néglige la situation des Ehpad

La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, dite loi « Vieillissement », adoptée en décembre 2015, ne résout en rien les difficultés des établissements d’accueil.

Comme Claire le dénonce : « Le pire est qu’il y a une attente très forte - mais déçue - des personnes âgées, car cette loi néglige la situation des Ehpad. Elle s’est fixée comme priorité le maintien à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie et l’aide bénévole par les aidants, qui n’ont souvent aucune qualification. »