InFOrmation syndicale

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30 mai 2009

CARLOS DANIEL, SECRÉTAIIRE DE FO-PÉNITENTIAIRE 44


- L'Ouest Syndicaliste: D'où vient le ras-le-bol des agents de la "pénitentiaire", qui s'est traduit par des manifestations massives devant les portes des prisons... et l'envoi des forces de police contre les "mâtons" ?

Carlos Daniel : Ce mouvement de colère était prévisible, vu le refus du Ministère de la Justice d'entendre nos revendications. Dans un communiqué de presse en date du 30 mars dernier, Le Syndicat National Pénitentiaire FO avait dressé la longue liste (loin d'être "exhaustive" avait-il précisé) de tous les points noirs d'une "administration pénitentiaire en perdition" ; et il concluait : "La pénitentiaire va tout droit vers un conflit grave, mais plus que nécessaire".

"Plus que nécessaire" eu égard au manque chronique de personnels, qui croît avec la surpopulation pénale : On compte aujourd'hui plus de
63 000 détenus pour 51 000 places. Les maisons d'arrêt sont les plus encombrées : les détenus peuvent s'y entasser jusqu'à 5 par cellule, certains dormant parfois à même le sol. A Nantes par exemple la Maison d'arrêt jouxtant l'ancien Palais de Justice est prévue pour 291 détenus. 410 y séjournent aujourd'hui.

Par manque, pour des raisons budgétaires, de structures hospitalières psychiatriques, la prison devient un substitut à l'hôpital. Des individus déséquilibrés et dangereux tombent dans la délinquance, et du coup se retrouvent en centre pénitentiaire, où toujours pour cause de pénurie budgétaire, les neuroleptiques prescrits par un médecin pallient l'absence de structure psychiatrique adaptée à la population carcérale. Les gardiens, qui n'ont pas reçu de formation psychologique ad-hoc, se retrouvent donc de plus en plus confrontés à des individus violents. Les agressions sur les personnels croissent en nombre et en gravité.

Et, loin d'être soutenus par l'administration et le ministère, les gardiens subissent de plus en plus les brimades et les sanctions hiérarchiques.

- O.S. : Le protocole d'accord du 11 mai qui a mis fin au conflit te paraît-il satisfaisant ?

Carlos Daniel : Il ajoute 174 nouveaux emplois aux 177 supplémentaires déjà annoncés le 26 février dernier. Il comporte aussi des avancées sociales, dont la discussion d'un nouveau "référentiel-métiers" et le maintien de la prime de sujétion spéciale en cas de congé maladie. Etait-il possible d'obtenir plus ? La question renvoie à l'évaluation du rapport des forces. C'était à prendre ou à laisser ; et notre statut nous interdit la grève...

Note: Paru dans L'OS 556