InFOrmation syndicale

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04 janvier 2010

GAGNER, C'EST POSSIBLE !


"On ne transigera pas avec la liberté et l’indépendance syndicale" a déclaré Jean-Claude Mailly devant les 800 personnes réunies le 3 décembre à l’occasion d’un meeting organisé par l’Union départementale Cgt-Force Ouvrière de Loire-atlantique. *

Applaudi par tous les militants, il a annoncé que la veille il avait adressé une plainte au BIT (Bureau International du Travail), en violation de la liberté syndicale.

La bataille contre la loi du 20 août 2008 en transposition de la "position commune" de la CFDT, de la CGT et du patronat, ne fait que commencer.

Nos camarades de Brest ont obtenu une première victoire. Bien évidemment, compte tenu des enjeux, rien n’est acquis ; mais ce succès constitue un point d’appui sur un plan juridique, et surtout il donne le signal de la contre-offensive.

C’est donc possible, on peut gagner !


Nous verrons bien le résultat de notre recours auprès du BIT. Dans le passé notre Confédération, à plusieurs reprises, a obtenu gain de cause ; rappelons-nous en particulier la décision du BIT qui a sonné le glas du CNE.

Bien sûr, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, et de toute façon la procédure sera longue. C’est pourquoi, il nous faut intensifier la bagarre, sur le plan juridique, mais aussi sur le terrain en multipliant les initiatives.

Il nous faut aussi poursuivre le travail d’explication. Cette loi est scélérate et liberticide. Beaucoup ne l’ont pas encore compris.

Intoxiqués par la propagande officielle, mais aussi parce que la CGT et la CFDT étaient signataires, nombre de militants et de démocrates n’ont pas perçu tout de suite le danger.

Le jugement de Brest a certainement un effet pédagogique. Si même des juges considèrent que cette loi est antidémocratique, alors peut-être que la Confédération CGT-Force Ouvrière a raison d’y être opposée.

Continuons donc notre travail.

Au sein même de la CGT, le dernier congrès confédéral, réuni à Nantes la semaine dernière, a montré que bon nombre de militants sont, sur cette question, en désaccord avec le bureau confédéral et Bernard Thibault. Là aussi beaucoup d’entre eux n’avaient pas vu le danger. Ils pensaient certainement que la loi du 20 août avantagerait la CGT, ce qui de leur point de vue était naturellement positif. Petit à petit, ils découvrent que la CGT peut également être victime de cette loi, mais aussi que les patrons peuvent monter "leurs" syndicats.

Il n’y a d’ailleurs pas que sur cette question que Thibault a été bousculé. La question des retraites a été aussi au centre des débats. Ce n’est pas étonnant, car cette question symbolise aujourd’hui l’offensive contre nos conquêtes sociales; et de nombreux militants se souviennent qu’en 2003, c’est Bernard Thibault qui a "sauvé la mise" à M. Fillon. (Fillon avait à l’époque remercié publiquement et chaleureusement Bernard Thibault).

La direction confédérale de la CGT s'est d'ailleurs bien sûr battue (mais à contre-courant) durant le congrès de Nantes contre la revendication de retour aux 37 années et demi de cotisation. Et même si elle a dû faire des concessions, elle a maintenu son projet de "maison commune des régimes de retraite".

On peut donc craindre le pire.

Il est évident que la direction de la CGT, comme celle de la CFDT, a déjà "négocié" en coulisse avec le patronat et le gouvernement. A la veille de cette bataille déterminante pour l’avenir de nos retraites et de notre protection sociale, le pire serait de semer des illusions.

Il faut être net : les directions de la CGT et de la CFDT seront avec le gouvernement et le patronat.

Imaginer un quelconque accord intersyndical au sommet serait démobilisateur pour la classe ouvrière. Par contre nous savons que beaucoup de militants et de syndicats, même à la CFDT, veulent défendre les conquêtes sociales et sont prêts à en découdre.

En témoigne la position confédérale de la CGT sur la nationalisation des Chantiers. Répondant le 7/12 à un journaliste de Presse-Océan sur l'opportunité de nationaliser les Chantiers navals de St-Nazaire, "comme le suggère FO", B. Thibault a répondu par la négative. Mais dans son congrès, sous la pression des délégués, il devait s'avaler que "l'appropriation publique (ou la réappropriation) de certains secteurs industriels stratégiques s'inscrit dans le cadre de choix véritablement différents de développement économique durable" (résolution I-129 bis).

Pour sa part, l'UD FO n'a pas ces états d'âme. Elle poursuivra tranquillement, mais fermement la campagne engagée pour exiger la nationalisation des Chantiers.

C’est dans ce contexte qu’il nous faut réfléchir et décider de nos initiatives.

En Loire-atlantique, deux événements récents montrent qu’il est possible de gagner. En effet, nous venons d’obtenir l’annulation du plan de licenciement dans l’entreprise EARTA. Certes, à ce stade, le licenciement des 30 salariés dont 23 handicapés, n’est peut-être que reporté. Mais avec la Confédération nous poursuivons les démarches pour obtenir la préservation des emplois.

Le deuxième exemple est la bataille contre l’ouverture le dimanche du magasin IKEA. Une nouvelle fois, l’Union départementale de Loire-atlantique s’est appuyée sur un jugement favorable obtenu par les camarades de Brest sur le même sujet.

Un deuxième tonnerre de Brest en quelque sorte. (à lire : http://fo44.blogspot.com/2009/12/ikea-et-louverture-des-dimanches-bon.html)

Le renoncement de la Direction d’IKEA à ouvrir le dimanche met un frein à la déréglementation. L’Union départementale CGT-Force Ouvrière de Loire-atlantique a pris bien sûr toute sa place dans cette bagarre.

Ces deux exemples, certes limités, montrent que nous pouvons remporter des victoires. Bien sûr la bataille des retraites n’est pas comparable par ses enjeux et son ampleur. Mais à bien y regarder, nous risquons d’être confrontés à des problèmes identiques. Nous ne pourrons probablement compter que sur nousmêmes.

Il nous faudra alors savoir, même seuls, au moment opportun, prendre nos responsabilités.

Certes, ce n’est pas chose aisée, mais si nous voulons rester ce que nous sommes, une Confédération libre et indépendante, le plus probable est que nous n’ayons pas d’autre choix.


Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique


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