InFOrmation syndicale

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29 avril 2011

SON "EXCELLENCE" JAQUES DELORS

Nous savions que la Confédération Européenne des Syndicats n’avait pas grand-chose à voir avec une organisation syndicale, du moins au sens où nous l’entendons à la CGT-Force Ouvrière.
En réalité la CES n’est qu’une courroie de transmission de l’Union européenne.
Elle est chargée de faire avaler aux travailleurs la politique réactionnaire que tous les gouvernements, de droite comme de gauche, nous imposent depuis bientôt trente ans.
Certes, de temps en temps, la CES se fend d’un communiqué gentiment critique, mais ce n’est que pour mieux donner le change.

Conscients de cette réalité, certains parmi nous espéraient que la situation pourrait évoluer favorablement, et que la CES puisse un jour devenir une organisation revendicative.
Ce fol espoir risque fort d’être déçu. En effet, nous savions déjà que le prochain congrès, qui se réunit en Grèce au mois de mai, doit élire une militante CFDT à sa tête : Bernadette Ségol.
La future présidente n’a certes pas sa carte à la CFDT, elle est syndiquée en Belgique, où elle est salariée du mouvement syndical international depuis 1974.
Mais ne soyons pas naïfs : la CFDT est coutumière de ce genre d’exercice. Notre regretté camarade Marc Prévotel, dans une série d’articles intitulée « les envahisseurs », nous a montré comment ces militants ont noyauté bon nombre d’organisations traditionnelles du mouvement ouvrier et du mouvement laïque et démocratique.

Pour l’assister dans sa besogne, Bernadette sera flanquée d'Ignacio Taxa, responsable des « commissions ouvrières » espagnoles, c'est-à-dire du syndicat stalinien. C’est à nouveau, au plan européen, l’alliance CGT-CFDT, celle qui a permis récemment en France de faire passer la contre-réforme des retraites.
Enfin, pour couronner le tout, le congrès de la CES va, le 16 mai, remettre à Jacques Delors le « Prix CES pour services d’excellence en faveur de l’Europe sociale »
Jacques Delors, c’est le père du « tournant de la rigueur » de 1982, « tournant » qui a permis le développement de la politique réactionnaire que subit la classe ouvrière depuis trente ans.
C’est cette politique qui conduit à la baisse des salaires et à l’augmentation du chômage que les travailleurs combattent.
Alors que la CES s'apprête à remettre à Jacques Delors son « prix d'excellence » à Athènes, le gouvernement « socialiste » grec impose, sur ordre du FMI et de l’Union européenne, un nouveau plan d’austérité de 23 milliards d’euros.
C’est contre cette politique, donc contre la CES, que les salariés se mettent en grève dans tous les pays de l’Union européenne.
En France, malgré l’échec revendicatif subi sur la question des retraites, la classe ouvrière n’a pas renoncé à se battre. Les grèves se multiplient, notamment sur la question des salaires. Les fonctionnaires n’acceptent pas la casse des services publics et les suppressions de postes. Dans l’Education nationale, les enseignants se mobilisent contre les fermetures de classes.
Alors que l’Union européenne prétend imposer une nouvelle réforme pour « constitutionnaliser la rigueur », l’heure est à la mobilisation.
Bien sûr, les partis politiques tentent de canaliser les mécontentements dans une perspective électorale. Mais il n’est pas certain que cette opération de diversion fonctionne. Certes la politique du gouvernement est rejetée ; mais en Grèce, en Espagne ou au Portugal, ce sont les gouvernements « socialistes » qui appliquent la même politique.

Alors, plus que jamais, il nous faut garder notre indépendance, y compris à l’égard de la CES.
Notre Confédération a décidé une grande campagne de mobilisation sur la question des salaires.
Nous voyons bien que sur cette question, les conflits, souvent victorieux, se multiplient.
L’heure n’est pas à remettre un prix au « Père la rigueur », elle est à la mobilisation.
Ce qui est à l’ordre du jour, c’est l’action.
Dans le monde entier, la dictature imposée par le FMI et l’Union européenne est devenue insupportable.
Répétons le : il y aura d’autres Tunisie.

Dans ce contexte, nous ne devons pas hésiter à prendre nos responsabilités. Il n'y aura pas de réponse positive à nos revendications sans rupture avec la « dictature du déficit ».
Donc de l’audace, encore de l’audace….
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Edito de Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique