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22 août 2011

JUSTICE: LE MINISTÈRE IGNORE SES MOYENS ET BESOINS

Selon un rapport révélé par la presse, le système d’évaluation de la Chancellerie ne permet pas d'«identifier de manière exhaustive ses moyens budgétaires et humains». De quoi faire désordre à l’heure de la RGPP.

Au début de l’année, l'affaire Laetitia avait défrayé la chronique. Le meurtre en janvier à Pornic (Loire-Atlantique) de cette jeune fille par un multirécidiviste avait secoué le monde judiciaire après la mise en cause du service public de la justice par les plus hautes autorités de l’Etat. [Voir : MAGISTRALE MANIFESTATION A NANTES (10 février 2011)] Plusieurs audits avaient alors été demandés par le ministère de la Justice. Le Canard enchaîné s’est procuré l’un de ces rapports que la Chancellerie semble encore hésiter à publier tant ses conclusions vont à l’encontre de la politique de rigueur budgétaire du gouvernement. 



Selon l’hebdomadaire, un audit réalisé par l'Inspection générale des finances et celle des services judiciaires, le système informatique «Harmonie», inauguré en 2010, ne permet pas «faute de données fiables» d'estimer «les recrutements nécessaires», ni même d'«identifier de manière exhaustive les moyens budgétaires et humains accordés aux services pénitentiaires». Du coup, l’administration se trouve dans l’ignorance de «ses moyens et besoins», poursuit le Canard. En clair, elle ne peut savoir si les agents sont en nombre suffisant ni s’ils sont correctement affectés. Idem avec un autre système «APPI», censé évaluer la dangerosité des détenus et des sortants et qui souffre du «manque de formation des magistrats et fonctionnaires» ou «d’actualisation des changements législatifs et réglementaires». Faute de coordination entre les services, «le condamné, une fois libéré, peut se trouver sans suivi, et ce pendant des mois».



Sur la méconnaissance du nombre exact de fonctionnaires, Stéphane Touil (FO-Pénitentiaire) n’est pas surpris: «à l’approche des élections professionnelles dans la Fonction publique, nous avons réclamé le décompte total pour envoyer les professions de foi aux agents…on les attend encore!». Pour le reste, ces conclusions confortent les analyses du syndicat. «Nous ne cessons d’alerter le ministère sur le manque criant de moyens budgétaires et humains dans nos services, surtout depuis la mise en place irraisonnée de la RGPP. Au point que les agents ont le plus grand mal à assumer leurs missions». Des missions qui vont augmenter puisque le ministère de la Justice doit progressivement assurer, à partir du 1er septembre 2011, les extractions judiciaires (accompagnements de détenus devant les tribunaux), jusque-là dévolues à la police nationale. «On nous promet le renfort 800 emplois alors qu’au moins 1200 policiers assurent aujourd’hui ces missions», s’étrangle Stéphane Touil