Ils souhaiteraient remplacer les 35 heures par une durée du travail modulable à loisir en fonction des intérêts de chaque employeur. FO dénonce une «posture idéologique».
«Si nous voulons améliorer le fonctionnement du marché du travail (...) on peut se poser des questions sur la durée du travail», a déclaré mardi la présidente du Medef, Laurence Parisot sur RMC et BFM-TV… au lendemain de la publication des derniers chiffres désastreux du chômage (voir notre article du 29 novembre 2011). Sa grande idée est de remplacer la durée légale hebdomadaire pour tous par un temps de travail modulable en fonction des intérêts des employeurs.
«Faisons en sorte que la durée soit conventionnelle plutôt que légale, cela veut dire qu'elle pourrait être différente d'une entreprise à une autre et aussi d'une période à une autre», a expliqué Mme Parisot, avant de préciser, qu’un tel mécanisme serait introduit après négociation entre patronat et syndicats. Sa mise en place se justifierait, selon elle, par le fait qu’«il y a des périodes où il faut travailler beaucoup plus parce que les carnets de commandes sont très remplis et d'autres moments où il faut s'adapter», Le patronat semble avoir l’oreille du gouvernement. Dimanche, le ministre du Travail, Xavier Bertrand s’est prononcé en effet pour «des accords compétitivité-emploi» au niveau de l'entreprise pour moduler également la durée du travail en fonction des volumes d’activité.
Le débat sur la durée du travail avait été rouvert la semaine dernière par le parti de la majorité gouvernementale. Lors d’une de ses conventions nationales qualifiée de «rendez-vous du courage», l’UMP avait notamment estimé le 22 novembre qu'il fallait «franchir une nouvelle étape» vers la sortie des 35 heures en «incitant à ouvrir des négociations sur le temps de travail».
FO avait alors réagi vivement en dénonçant une «posture idéologique». Pour la confédération syndicale, «il est hors de question de revenir en arrière» car «ce serait oublier que pour passer aux 35 heures, les salariés ont dû subir des gels de salaire et plus de flexibilité en conservant le même volume de travail!». Et l’organisation syndicale de conseiller plutôt au gouvernement de revoir sa politique d’exonérations patronales incluant la mise en place des 35 heures et qui coûtent chaque année 30 milliards d’euros au budget de l’Etat. Une manne à l’heure où ce même gouvernement multiplie les plans de rigueur aux dépens des citoyens.