L’entité "Bâtiment" est en cours de redressement judiciaire, suite à une décision du tribunal de commerce de Rennes datant de juillet dernier. Du fait de ses difficultés financières, Jallais-Bâtiment parvient mal à approvisionner ses chantiers en cours, et du coup n’a pu répondre à divers appels d’offres pour lesquels, en d'autres circonstances, elle aurait été bien positionnée. Dans ces conditions, ce qui est désormais à craindre, c'est le prononcé par le tribunal de Rennes, le 26 septembre prochain, d'une liquidation judiciaire, assortie au mieux d'une cession.
25 emplois sont en balance. Un beau gâchis quand on sait que cette activité avait, en 2011, un carnet de commandes garni pour deux ans.
Mais Jallais-Industrie, et la filiale Dyonix sont pareillement dans la tournante financière ; et ce sont les salariés qui en font directement les frais depuis des mois : retards de salaire, primes non versées, cotisations mutualistes (santé et prévoyance) non acquittées par l'entreprise, etc.
De plus, sur les chantiers en cours, comme dans la branche "Bâtiment", l'approvisionnement en matériels indispensables à la réalisation des travaux est devenu aléatoire. Et cela, bien que (chose de plus en plus rare aujourd'hui) l'environnement économique local soit porteur : Jallais-Industrie travaille à 70% pour l’aéronautique; et, pour répondre à la demande, les quelque 250 salariés du groupe Jallais et de sa filiale affectés à Airbus font les 3/8 dans les ateliers, effectuant même un nombre conséquent d'heures supplémentaires.
Toujours est-il, qu'après la mise en redressement judiciaire de l'entité Bâtiment, les difficultés de l'entité "Industrie" font désormais peser sur l'ensemble du groupe le risque possible de redressement judiciaire. ... Avec les conséquences que l'on devine pour les 300 salariés désormais tous menacés..
FO organise la mobilisation
Pour faire le point sur le devenir du groupe, FO, qui est de loin la première organisation syndicale dans l'entreprise, avait convié l'ensemble des travailleurs de Jallais à une assemblée générale le 12 septembre dernier. Très inquiets pour leur avenir, plus de 150 y ont assisté.
Au cours de sa prise de parole, Laurent Pelloquin, délégué syndical FO de l’UES (ndlr : Unité économique et sociale) a fait l'historique des difficultés du groupe, pointant leur cause première : la gestion financière du groupe, aggravée d'un "management" qui n'a fait qu'empirer les choses, tant au niveau de l'organisation structurelle des services que de la gestion quotidienne. Cela malgré le droit d’alerte déclenché en 2011 par le CE, et alors que depuis, en juillet dernier, à l'initiative de Force Ouvrière, le CE a décidé de missionner un expert en vue d'avoir un pronostic affiné sur la situation financière et économique du groupe.
Parallèlement les responsables de la section FO de chez Jallais ont rencontré à plusieurs reprises ceux d'Airbus (dont l'entreprise lucéenne est sous-traitante - cf. ci-dessus) ainsi que du syndicat FO des métaux et de l’UD, la situation chez Jallais, par delà sa spécificité, s'inscrivant dans le contexte d'une crise industrielle qui va s'amplifiant dans le pays, et qui, dans notre département, frappe aussi notamment Manitou à Ancenis, ABRF à Châteaubriant, et bien sûr STX à St-Nazaire.
Pour gagner, chez Jallais comme ailleurs, c'est bien sûr entreprise par entreprise qu'avec FO les travailleurs vont continuer de se battre. Mais la conscience gagne, que, pour inverser le cours des choses, c'est tous ensemble dans la métallurgie, mais aussi au niveau interprofessionnel, qu'il faut hisser le combat.