Une délégation de l'UD-FO, conduite par M. Le Roc'h et B. Cailleteau assistait au meeting ; et Frédéric Souillot, secrétaire fédéral de FO-Métaux, était aussi présent sur le site indrais d'Arcelor-Mittal.
Au premier plan derrière l'orateur: L. Bellotti, secrétaire du syndicat des métaux de Basse-Indre et membre du CE européen d'Arcelor-Mittal
Déclarations de la section FO
- F. Hauraix, délégué syndical : " Ce rassemblement exprime votre opposition à l’accord signé entre le gouvernement et Mittal. (...) Avec le transfert à Florange des activités de décapage et de laminage de Basse-Indre, c’est bien le cœur de notre métier qui est en danger et à terme, toute notre entreprise. "
- L. Bellotti, secrétaire de FO-Métaux Basse-Indre et membre du CE européen d'Arcelor-Mittal : (Sur TF1 le 10-12-2012 ) "On va demander à la direction générale du groupe de revoir sa copie."- (Extrait de l'article de "Métro" du 5-12-2012) " Lionel Bellotti (FO) refuse "d'opposer les sites les uns contre les autres". "On déshabille Pierre pour habiller Paul (...) Il y a peut-être eu une politique qui consiste à dire : on répartit un peu la misère', déclare-t-il amer."
___ __ _
___ __ _
Interview de W. Broccoli, délégué syndical FO à Arcelor-Mittal / Florange
Au lendemain de la rencontre entre le Premier ministre et les syndicats, et alors que venaient de tomber les premières dépêches d'agences annonçant qu'Arcelor-Mittal se retirait du "projet Ulcos", notre camarade Walter Broccoli, délégué syndical Force Ouvrière à Arcelor-Mittal Florange, a bien voulu nous accorder par téléphone la brève interview qu'on lira ci-dessous.
L'Ouest Syndicaliste : Le ministre Montebourg avait révélé, il y a quelques jours, que dans son accord passé avec le gouvernement, Mittal s'était engagé, non à redémarrer un des deux hauts-fourneaux de Florange dans le cadre du programme européen Ulcos, mais seulement à "étudier" la faisabilité de la chose.
"L'étude" aura été de courte durée. Moins de 24 heures après votre rendez-vous à Matignon, la conclusion est tombée : Mittal retire sa demande faite à Bruxelles de participation au projet Ulcos, enterrant ainsi toute perspective de réactivation des hauts-fourneaux. Ta réaction face à ce dernier rebondissement en date ?
Walter Broccoli : En l'espace de 48 heures, c'est en réalité la deuxième violation par Mittal de ses prétendus engagements avec le gouvernement sur Florange.
Car avant le coup de Jarnac sur Ulcos, Mittal avait annoncé qu'il stoppait l'activité "recuit en continu" (procédé de chauffage permettant de modifier les caractéristiques physiques du métal).
J'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de déclarer que le Premier ministre avait cédé au chantage de Mittal, qu'avant lui Sarkozy s'était aplati devant Mittal, et que de ce point de vue, la continuité dans la capitulation est totale.
Avant que Mittal annonce ce matin qu'il porte le coup de grâce à la filière liquide, je disais déjà que pratiquement tout était à jeter dans l'accord signé par Ayrault, et que ce n'était pas un hasard si le contenu précis de l'accord avait été caché aux syndicats. A tel point qu'il a fallu des fuites dans la presse pour que ce qui était caché devienne public.
Alors aujourd'hui, je renvoie la balle dans le camp du gouvernement. Soi-disant qu'il gardait en réserve l'arme de la nationalisation temporaire au cas où Mittal ne tiendrait pas ses engagements.
Donc maintenant, puisque Mittal ne tient pas ses engagements, c'est au gouvernement de tenir les siens, car les raisons de la nationalisation temporaire se trouvent réactualisées par les événements de ce matin.
L'OS : Tu regrettes que la solution d'A. Montebourg ait été écartée par Matignon ?
W. Broccoli : Absolument. La trahison, c'est qu'on espérait que Montebourg puisse faire son projet de nationalisation temporaire.
L'OS : Que t'inspire alors le communiqué de Matignon expliquant que malgré tout l'accord avec Mittal demeure "toujours valable", puisque Mittal ne renoncerait à Ulcos que dans l'immédiat pour des raisons techniques, mais reporterait Ulcos à fin 2013... ou aux calendes grecques?
W. Broccoli : Je ne peux y voir qu'une capitulation gouvernementale de plus devant Mittal.
L'OS : N'y a-t-il pas un risque que Mittal et le gouvernement cherchent à opposer les sites industriels les uns aux autres, et par là à diviser les métallos? Ainsi, dans notre département, la Loire-Atlantique, Basse-Indre pourrait voir une partie de ses activités transférées à Florange.
W. Broccoli : C'est de bonne guerre pour le gouvernement et Mittal de tenter de jouer la carte de la division. Mais leur boomerang va leur revenir à la figure.
Car ce faisant ils ne font que conforter les salariés de tous les sites français (et européens) de Mittal dans l'idée que nul n'est à l'abri des mauvais coups, que c'est pour tout le monde que l'avenir est sombre, et que, puisqu'on est tous dans le même bateau, c'est tous ensemble qu'il faut gagner le bras de fer engagé. Et à FO on est bien décidés à rebondir pour gagner la partie.
___ __ _
L'Ouest-Syndicaliste : http://www.fo44.org/p/louest-syndicaliste.html