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20 septembre 2013

LES SURVEILLANTS DE PRISON RÉCLAMENT PLUS DE MOYENS

Alors que la surpopulation carcérale explose, les budgets sont revus à la baisse et les postes créés au compte-gouttes.

«C’était un déchaînement de violence avec des dégâts monstrueux, des incendies volontaires, des vitres blindées brisées, des portes explosées, se remémore Éric Gondy, Secrétaire général de l’UD FO du Loir-et-Cher. Et on est passés à deux doigts de la catastrophe, sans le professionnalisme et la bravoure des surveillants l’issue aurait pu être beaucoup plus dramatique.»

Le 19 août, une mutinerie sans précédent a éclaté à la maison d’arrêt de Blois. Dans cet établissement plutôt paisible, mais en surpopulation carcérale et en sous-effectifs de surveillants, il a suffi d’une étincelle pour que tout explose.

IL MANQUE 4.000 À 5.000 POSTES 

«L’État doit donner beaucoup plus de moyens humains et matériels au personnel pénitentiaire, ils réclament dans l’immédiat du renfort, des brouilleurs de téléphones portables, des chiens les jours de parloir», poursuit Éric Gondy.

Cet établissement n’est pas le seul sous tension. À l’échelle nationale, on compte 68.000 détenus pour 57.000 places. Dès le surlendemain, c’est à Châteaudun qu’une trentaine de détenus ont tenté à deux reprises de se mutiner.

Selon les estimations de Force Ouvrière, il manque de 4.000 à 5.000 postes –sur un effectif actuel de 24.000 surveillants– pour des conditions de travail normales. Mais comme les autres administrations, la pénitentiaire est soumise aux économies drastiques de la RGPP puis de la MAP.

Dans l’est de la France, les délégués FO ont évalué les besoins à 150 personnes. La direction interrégionale en a demandé 99. Et l’administration centrale n’a accordé que 5 postes. «L’administration sous-estime les besoins en ne prenant pas en compte la surpopulation et en se basant sur des organigrammes de 1988 qui n’intègrent pas nos nouvelles missions comme l’extraction judiciaire, dénonce David Daems, secrétaire national au Syndicat national pénitentiaire SNP FO. À chaque évasion spectaculaire on nous fait des promesses, mais on ne voit jamais rien venir.»

Il estime que la sécurité des agents est désormais en danger. «Parfois, il y a un agent sur deux postes, ou la surveillance physique des promenades est abandonnée pour une surveillance par caméras, poursuit-il. On a aussi fermé des miradors parce qu’ils mobilisaient 5 agents.»

La fouille systématique ayant été interdite par la loi, ils réclament au moins la systématisation des portiques millimétriques pour détecter armes ou téléphones portables. Il n’en existe actuellement qu’une vingtaine.

Les restrictions drastiques se font également sentir sur le plan financier. Fin juin, la maison d’arrêt de Douai avait dépensé tout son budget de l’année. Elle a été placée sous tutelle budgétaire et ne peut plus faire de dépenses sans autorisation de la direction interrégionale. Des économies doivent être faites sur tous les postes. Une note de service incite le personnel à vérifier que les robinets sont bien fermés et les lumières éteintes dans les cellules.

Selon FO, le budget de cette maison d’arrêt a été réduit de 25% en 2013 alors qu’elle compte 600 détenus pour 385 places. «Ce n’est pas le seul établissement sous tutelle, tous les budgets sont en baisse en France», poursuit David Daems. Face à l’urgence de la situation, le SNP FO demande la tenue d’états généraux de la pénitentiaire pour être entendus, comme tous les autres acteurs, sur la problématique de la détention.
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Article paru dans FO Hebdo 3085