Nous avions publié : Après 15 jours de grève à Cordemais, FO reçue par la DPIT d'EDFl.
C'était la première fois, depuis le déclenchement le 21 janvier de la grève illimitée à la centrale, que la Direction nationale acceptait d'entendre (séparément) les représentants de Force Ouvrière et de la CGT sur leur revendication d'un quota supplémentaire d'Avancements Individuels au Choix (AIC), plusieurs dizaines agents étant en retard de déroulement de carrière depuis 2009.
En conclusion de la rencontre, le directeur de la DPIT fit savoir qu'il s'engageait à régler les situations individuelles qui lui seraient remontées par le directeur de l'unité de production de Cordemais.
Mais, au cours des jours qui ont suivi, les personnels et leurs organisations syndicales FO et CGT ont vite constaté qu'ils étaient confrontés aux atermoiements de la direction locale (elle même agissant sur ordre ?), laquelle esquivait en particulier la prise d'engagements écrits.
A l'évidence, son objectif était de jouer la montre pour user les grévistes et finalement ne pas céder aux revendications.
Mais c'était là méconnaître la détermination des agents et de leurs organisations syndicales ainsi que la force des assemblées générales convoquées chaque jour pour décider de la reconduction de la grève en l'absence de satisfaction des revendications.
Et finalement, face à un mouvement perdurant depuis rien moins que cinq semaines, la direction, comprenant qu'elle ne gagnerait pas la guerre d'usure, a fini par accepter de répondre favorablement à la grande majorité des demandes de revalorisation lui ayant été présentées.
Dans ces conditions, l'assemblée des grévistes du 21 février a considéré que même si toutes les revendications n'étaient pas satisfaites, les avancées arrachées justifiaient la suspension du mouvement.
La "suspension" seulement à ce stade, car reste encore à voir si et comment la direction tiendra désormais les engagements qu'elle vient de prendre après y avoir été acculée. La "suspension" de la grève vaut donc en quelque sorte "suspension" d'une Epée de Damoclès dont la direction serait bien avisée de tenir compte.
Nul doute que ce qui vient d'être arraché par le rapport de force à Cordemais va être observé ... et peut-être donner des idées ... dans les autres unités d'EDF.
Et, par delà EDF, voilà qui confirme, en cette période d'austérité où le gouvernement entend dans la fonction publique ajouter au blocage des salaires celui des avancements, et où le patronat rechigne à mettre du grain à moudre sur la table dans le cadre des NAO 2014, qu'en se battant dans l'unité sur des revendications clairement identifiées, la classe ouvrière peut gagner.