InFOrmation syndicale

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13 octobre 2014

Interview de J. Perrocheau et S. Rivasseau, secrétaires de FO-Com 44

Jérôme Perrocheau et Stéphane Rivasseau, secrétaire et secrétaire-adjoint de FO-Com 44
Interview parue dans L'Ouest-Syndicaliste 645


- L'Ouest Syndicaliste : Pourquoi ce choix de FO, dont on sait l'attachement à la pratique contractuelle, de ne pas signer l'accord "un avenir pour chaque postier" ... au grand dam de la direction de la Poste et du gouvernement ?

- Jérôme Perrocheau : La pratique contractuelle de FO-Com, c'est, pour reprendre la formule de notre camarade Bergeron, de négocier et signer des compromis à condition que la direction mette du grain à moudre sur la table ... et aussi qu'elle ne renie pas ses propres engagements en cours de négociation. Dans le cas d'espèce, un processus de négociation de 3 accords parallèles, mais distincts, avait été engagé entre la direction et les organisations syndicales :
- le premier, et cela à l'initiative de FO, sur la transposition à la Poste des grilles indiciaires 2008 de la catégorie B de la fonction publique et 2014 de la catégorie C,
- le second sur la création d'un "complément de rémunération" remplaçant le "complément poste",
- le troisième sur la "qualité de vie au travail" : évolution professionnelle, formation, organisation du travail, sécurité, etc.

Le 15 septembre dernier, après plus de 4 mois de négociations, la Poste, contre l'avis de la majorité des organisations syndicales (FO, CGT, SUD et CFTC), et avec la complicité des subsidiaires CFDT et CFE-CGC, a décidé de fusionner en un seul (intitulé "Un avenir pour chaque postier") ces 3 accords pourtant négociés séparément.
Ce changement des règles du jeu en toute fin de partie, ce coup de Jarnac, n'avait qu'un but : forcer la main aux éventuels signataires en leur signifiant : "c'est tout ou rien".


- L'OS : Quelles couleuvres vous demandait-on d'avaler ?

- S. Rivasseau : Il y en avait beaucoup, les plus grosses et indigestes étant :
- le piège, posé en préambule de l'accord, selon lequel il n'y aurait pas de "départs collectifs contraints" durant la période de validité de l'accord. Piège, car la Poste s'est refusée à lister les types de départs précis qu'elle s'interdisait de faire. Elle se réserve notamment l'alternative des plans de départs fondés sur le "volontariat" ... et le vrai-faux volontariat des départs contraints individuels,
- concernant la réforme des catégories B et C : les postiers continuent d'être traités comme des sous-fonctionnaires n'ayant pas les mêmes droits que leurs collègues de la fonction publique. Les améliorations de fin de carrière prévues... sont également prévues pour être difficilement accessibles, du fait de l'allongement de plusieurs échelles indiciaires écartant un très grand nombre de postiers de l'accès aux derniers échelons,
- le refus de contractualiser noir sur blanc les propres engagements de la Poste à respecter une durée minimum de deux ans entre deux réorganisations, et, en cas de réorganisation, à ne pas muter les personnels à plus de 30 kilomètres de leur domicile.

Notre fédération a consulté ses représentants locaux, et le résultat a été sans appel : le rejet franc et massif de l'accord proposé.


- L'OS : FO-Com 44 est en ordre de marche pour les élections de décembre?

- J. Perrocheau : Nous déposerons des listes dans tous les CT locaux, comme aux précédentes élections de 2011, avec nos revendications fédérales pour fil conducteur.