par Patrick Hébert
Nous savons que l’Union Européenne est une construction européenne totalement anti-démocratique et réactionnaire. A plusieurs reprises, sans vergogne, elle a bafoué la volonté des peuples. On se souvient comment le traité constitutionnel, rejeté par voie référendaire a finalement été adopté par le parlement en 2005. Ensemble, droite et gauche se sont acoquinés pour désavouer le NON qui, malgré le déferlement de propagande officielle, était majoritaire.
En Grèce, c’est encore l’Union Européenne, avec la troïka, qui prétend imposer sa volonté contre le peuple.
En France, le gouvernement, mis en difficulté à l’assemblée nationale, vient d’utiliser l’article 49-3 pour imposer la loi Macron qui pourtant était minoritaire.
Une fois de plus, il est démontré que nous ne sommes plus en démocratie.
Le gouvernement n’hésite pas à passer par-dessus la tête de sa propre « majorité » pour imposer les oukases de Bruxelles.
Monsieur Valls se permet même d’insulter les députés frondeurs qui pourtant ne sont pas bien méchants, puisqu’ils ont annoncé qu’ils n’entendaient pas renverser le gouvernement.
Cette politique, totalement insupportable, est rejetée par la classe ouvrière et par l’immense majorité de la population. A chaque élection, le gouvernement prend une claque. Il est évident, comme l’annonce les sondages, qu’à l’occasion des prochaines cantonales, il va une nouvelle fois être désavoué. Ce rejet s’exprime d’abord par l’abstention qui dépasse à chaque fois largement les 50%. Mais nous savons aussi que, quel que soit le résultat électoral, le gouvernement, le soir même annoncera qu’il va poursuivre et aggraver sa politique d’austérité.
Dans ces conditions, il n’y a pas d’autre issue que le recours au rapport de force par la grève. C’est une question de légitime défense. Notre congrès confédéral qui a réuni plus de 3000 militants a décidé à la quasi-unanimité d’appeler à la grève interprofessionnelle.
Depuis, la CGT, Solidaires et certainement la FSU nous ont rejoints pour décider d’une journée de grève interprofessionnelle de 24 heures le 9 avril.
Bien-sûr nous savons que le gouvernement ne cédera pas avec une grève d’une journée mais nous savons aussi que de sa réussite dépendra la suite.
Alors, aucune hésitation, nous devons, dès maintenant, organiser le succès du 9 avril. Dans toutes les usines, dans toutes les administrations, prenons contact avec les autres organisations syndicales pour déposer les revendications et préparer concrètement la grève.
Nous savons qu’il nous faudra convaincre, qu’en raison de la situation économique, il n’est pas toujours facile de perdre une journée de salaire, mais nous savons aussi qu’il n’y a pas d’autre issue.
Il est donc de la responsabilité des militants de prendre, sans attendre, toutes les dispositions pratiques pour aller discuter avec tous les syndiqués, avec tous les collègues de travail. L’heure est à la mobilisation générale.
Le 9 avril doit être un point de départ pour que s’exprime le rapport de force nécessaire pour faire reculer le patronat et le gouvernement et pour obtenir satisfaction à nos revendications.
Bien-sûr, le 9 avril, nous descendrons dans la rue.
Les manifestations sont organisées en accord avec les organisations syndicales qui appellent à la grève. Nous irons signifier au gouvernement que nous n’acceptons pas sa politique et que s’il persiste il prendra la responsabilité d’autres mouvements certainement d’une autre ampleur.
Le 9 avril nous organiserons ces manifestations partout où cela sera nécessaire, et nous n’hésiterons pas à aller grossir le cortège parisien car c’est là que se trouve le pouvoir. C’est donc là qu’il faut dire clairement que s’il ne recule pas, s’il maintient la loi Macron, le gouvernement prend le risque que la grève de 24 heures débouche sur la grève générale.