InFOrmation syndicale

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24 janvier 2017

Quo Vadis : FO obtient 2,8 % d’augmentation générale

Le 13 décembre dernier, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), la section FO de Quo Vadis a signé un accord se traduisant par une augmentation moyenne des salaires de 2,8 % pour les ouvriers, employés et agents de maîtrise, soit 45,00 € pour tous.
Cet acquis est à mettre au compte de la détermination des camarades de FO, qui ont notamment permis une mobilisation massive des salariés de l'entreprise durant tout le combat pour le retrait et l'abrogation de la loi Travail.

L'entreprise Quo Vadis, qui produit les célèbres agendas, est située à Carquefou. Elle compte aujourd'hui 216 salariés. La section FO y a été créée en 1978. Majoritaire, cette dernière a obtenu 70 % des suffrages lors des élections professionnelles de 2014. Cela représente 16 élus (DP, CE et CHSCT).

Lors des NAO de l'année précédente, fin 2015, FO avait signé un PV de désaccord, avec l'appui du vote majoritaire des salariés réunis en assemblée générale à l'issue de la dernière réunion de négociation. Alors que la section FO revendiquait +2,5 % d'AG, la direction s'arc-boutait sur +0,8 %, tout en souhaitant imposer une modulation du temps de travail. Confrontée à la détermination de la section FO et à la confiance dont celle-ci bénéficie auprès des salariés de l'usine, la direction a depuis abandonné ce néfaste projet.

NAO 2017 : +2,8 % d’AG en moyenne
Lors des NAO de cette année, FO a signé le 13 décembre dernier un accord, qui se traduit par :
  • + 45 € pour les ouvriers et employés, soit une augmentation générale moyenne de +2,8 % 
  • + 30 € pour les cadres, en augmentation individuelle
  • + 1,5 % de prime (prime semestrielle, prime de panier, prime de production)
  • Création d'une prime de « polyvalence » de 8 € par jour pour les conducteurs régleurs, soit 1,15 € brut par heure (temps utile passé sur la machine (calage/fabrication)

Les acquis de la mobilisation contre la loi Travail
Les militants présents lors de la rencontre avec l'Ouest syndicaliste ont tous mis en avant le fait que l'issue de la NAO est le fruit d'une « équipe unie et soudée », « dotée de personnalités complémentaires ». Une équipe qui « parle d'une seule voix » ajoute Laurent Toublanc, élu DP/CHSCT et négociateur de l’accord.
Pour chacun, il ne fait pas de doute que le résultat acquis lors de ces NAO est directement lié à la signature du PV de désaccord lors des négociations de l'année précédente et à la combativité dont a fait preuve la section durant toute la mobilisation contre la loi travail. « Si on n'avait pas eu cette mobilisation, on n'aurait pas eu ce gain », rappelle ainsi Thomas Flahaut, actuel secrétaire de la section. « Toute la production a été bloquée sur certaines périodes du mouvement, les machines à l'arrêt », explique Mireille Chevrier, élue DP.

Les salariés excédés
Les salariés de Quo Vadis ont subi une réduction de 5 % de leurs effectifs en trois ans. Ils ont été excédés par le discours de restriction à nouveau porté par la direction dans la préparation des NAO 2017.

« La direction n’avait de cesse de prétendre que les comptes étaient dans le rouge...», commente Frédédric Sire, syndiqué FO. Pourtant, « l'expertise comptable que nous avions demandée en mai/juin démontrait le contraire », ajoute Katia Marquet, secrétaire adjointe du comité d’entreprise.

Le rôle primordial de FO
A l'initiative de Force-Ouvrière, le Comité d'entreprise avait en effet mandaté un cabinet d'expertise-comptable, qui donnait une vision différente et plus complète des comptes que la présentation qu’en faisait la direction.
On y apprenait notamment que l'entreprise avait allègrement bénéficié du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), mis en place sous la présidence de François Hollande...

« Des salariés désabusés, notamment non-syndiqués, sont venus fin octobre à la permanence FO, relate Laurence Lebâtard, déléguée syndicale et négociatrice. Ils étaient prêts à sortir dès le lendemain. Après échange et vu l’état d’urgence, je suis allée à la direction. Je leur ai dit qu'il fallait entrer en négociation immédiatement et que si elle ne proposait rien de satisfaisant, ce serait le débrayage total ».

« Un sacré acquis »
Dans ce contexte, les négociations ont été ouvertes. La situation était tellement tendue que le PDG lui-même a été l’interlocuteur principal des syndicalistes. Deux réunions se sont tenues, ponctuées par des assemblées générales de compte rendu, organisées par la section FO. A l'issue de la deuxième réunion, après de multiples suspensions de séances, - et après avoir tenté 30€, puis 35€, puis 40€... -, la direction a finalement proposé une augmentation générale de 45€ pour les salariés du premier collège. « Depuis trois ans, nous n'avions eu que des miettes. 45€, c'est un sacré acquis », commente Mireille Chevrier, élue DP.

Depuis, la section a repris son travail de terrain : présence dans les ateliers, permanences syndicales deux fois par semaine, réunions d'information, réunions mensuelles avec la déléguée syndicale et les délégués du personnel, affichages syndicaux... «On continue le travail sur le terrain, tous les jours», conclut Pascal Lehy, suppléant DP et négociateur.